Le remaniement partiel du gouvernement en tête d’affiche dans la presse - Maghreb Emergent

Le remaniement partiel du gouvernement en tête d’affiche dans la presse

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Le remaniement partiel du gouvernement Sellal opéré hier samedi par le Président la République, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas manqué, comme il  fallait s’y attendre, d’occuper ce dimanche, la première place dans la presse qui en a livré des lectures très différenciées.

 

Attendu depuis des semaines, ce remaniement arrive à point nommé, pour certains qui s’en félicitent car «obéissant à une logique d’une plus grande cohésion gouvernementale qui allierait à la fois la compétence, l’intégrité et l’engament», alors que pour d’autres, c’est «un énième changement  sans perspective», opéré «sur fond de crise».

Le remaniement obéit à une logique d’une plus grande cohésion gouvernementale

Sous le titre «Efficacité intégrité et engagement», El Moudjahid qui consacre son éditorial à ce remaniement, estime qu’il «semble obéir à une logique d’une plus grande cohésion gouvernementale qui allierait à la fois la compétence, l’intégrité et l’engament. Surtout si l’on tient compte du contexte dans lequel il est opéré, celui d’un couronnement, des réformes politiques avec la révision constitutionnelle (…) et l’annonce d’un plan de sortie de crise (…) lors de la réunion tripartite». «Avec ce remaniement, on va certainement aller  vers une meilleure  connaissance, c’est-à-dire dans le détail, du plan du Premier ministre», se félicite le journal.

«A situation d’urgence, des hommes d’exception et ce sont des hommes de cette trempe et de ce gabarit dont l’Algérie a besoin en ces moments de crise financière qui s’annonce. Ce nouveau gouvernement se présente de ce fait sous le slogan triptyque: engagement, intégrité et compétence », écrit à la une L’Expression sous le titre «Les surprises d’un remaniement». 

Un remaniement ministériel pour faire face à la crise

Le Quotidien d’Oran qui annonce à la une ce changement, relève dans un article en page trois que «ce remaniement partiel qui intervient une semaine, jour pour jour, après la 19e Tripartite (…), montre, par la nature des départs et les nominations, que le gouvernement veut se renforcer là où l’effort  doit être fait. C’est-à-dire dans le secteur énergétique». Pour le journal, «l’arrivée de Bouterfa à l’Energie sera (…) saluée par les experts et les professionnels».

«Bouteflika soumet le gouvernement de Sellal à une opération chirurgicale..un changement forcé fait sauter les têtes de 5 ministres», titre à la une Echourouk qui estime que «Ghoul, Benkhalfa, et Ferroukhi payent la facture de l’échec».

L’ombre de Saâdani plane sur le nouveau gouvernement

«Un remaniement ministériel pour faire face à la crise..des hommes, une mission», écrit à la une Le Temps qui relève que «tous les ministres ayant fait l’objet d’attaques ou de critiques de la part du Secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, ont quitté l’Exécutif à commencer par Abderrahmane Benkhalfa qui occupait le poste névralgique de ministre des Finances. Après le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, c’est au tour de son chef d’être évincé de son poste». «Visiblement, Amar Saâdani ne rate jamais ses cibles quand il s’agit de critiquer le rendement de certains membres du gouvernement», relève le journal dans un autre article sous le titre «Benkhalfa, Ferroukhi et Khaoua… les dernières  ‘’victimes’’ de Saâdani».  

El Khabar titre lui aussi à la une «Bouteflika met fin aux fonctions de 5 ministres dont Benkhalfa et Ghoul..l’ombre de Saâdani plane sur la nouvelle équipe gouvernementale». Le journal revient en page trois sur le sujet en écrivant que «Abderrahmane Benkhalfa (…) a payé le prix de l’attaque virulente  qu’il a subie de la part de Amar Saâdani qui lui a reproché de ‘’reproduire les mêmes lois de finance année après année’’. «Le ministre des relations avec le Parlement, Tahar Kahoua, a, quant à lui, payé le prix du mécontentement de Sadaâni à son égard en raison des divergences au sein du groupe parlementaire du FLN», affirme le journal.

Bouteflika et son entourage en colère contre plusieurs ministres

Le journal électronique AlgérieFocus estime pour sa part que «ce remaniement indique parfaitement qu’Abdelaziz Bouteflika et son entourage sont en colère, très en colère contre plusieurs membres de l’actuel gouvernement ». 

Le journal croit savoir que «la Présidence a fait plusieurs reproches à ces ministres sanctionnés. Amar Ghoul est accusé de ne pas avoir su insuffler la dynamique nécessaire au secteur du Tourisme qui pourrait participer à la diversification des revenus de l’Etat». «L’autre ministre qui a été sévèrement sanctionné s’appelle Abderrahmane Benkhalfa. Aux yeux de la Présidence, il a échoué dans sa mission à la tête du ministère des Finances» poursuit le journal qui explique que Sid Ahmed Ferroukhi a été, pour sa part, «sanctionné aussi pour son incapacité à relever le secteur de l’Agriculture de sa léthargie. Ce secteur revêt une importance stratégique aux yeux de la Présidence qui sait pertinemment que son potentiel de croissance peut permettre au pays d’engranger des revenus en devises », alors que «Salah Khebri quitte également le ministère de l’Energie (…). Technocrate peu visionnaire, Salah Khebri n’a guère satisfait la Présidence. Son remplaçant  Noureddine Bouterfa, le PDG de Sonelgaz, sera chargé (…) d’imposer aux Algériens une nouvelle politique énergétique basée sur l’augmentation des taxes et des tarifs ». ajoute le même journal.

Sous le titre à la une «remaniement du gouvernement Sellal.. des secteurs stratégiques changent de main», Le Soir d’Algérie relève que les changements «ont concerné sept départements dont deux de souveraineté que sont les ministères des Finances et de l’Energie». Pour le journal, «ce remaniement, prévu depuis des semaines, verra également le départ du dernier chef de parti à siéger encore au gouvernement, consacrant, ainsi, le caractère hautement technocratique de ce gouvernement».

Remaniement dans un contexte de crise: le gouvernement à la recherche d’une solution miracle

«Les perspectives économiques restent sombres..un remaniement sur fond de crise», titre en grosses manchettes El Watan qui relève qu’«il s’agit là d’un énième changement au sien de l’Exécutif qui ne concerne, hormis le ministère des relations avec le Parlement, que les portefeuilles de la sphère économique».

«Ce remaniement montre les préoccupations du gouvernement à l’heure où les organismes internationaux les plus sérieux et les observateurs avertis agitent le spectre de la crise économique, conséquence de la baisse des prix du pétrole», écrit le journal qui ajoute qu’«après la tripartite, le gouvernement est à la recherche d’une solution miracle qui éviterait au pays une impasse. Si ce n’est déjà trop tard!»

Liberté titre, quant à lui, «Bouteflika procède à un nouveau changement partiel du gouvernement..remaniement sans perspective». Le journal qui développe le sujet en  page trois, estime qu’«à bien des égards ; il s’agit d’un réaménagement qui obéit à un rapport de force au sein du sérail, mais en maintenant le statut quo».

 «C’est la montagne qui accouche d’une souris. Maintes fois annoncé, le remaniement ministériel a eu lieu finalement hier mais sans comprendre de grandes surprises», estime le journal qui écrit dans son éditorial qu’«en vérité, les cinq ministres débarqués n’ont pas plus échoué que els autres qui sont restés dans le gouvernement, car il faut bien le dire: l’échec est collectif. Ce gouvernement de Sellal, de l’avis de tous les analystes politiques, n’a fait que du bricolage à la petite semaine depuis le début de la crise, incapable de trouver une alternative, économique au pays et, encore moins, lui donner des perspectives».

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