Le secteur des assurances en Algérie court vers l’insolvabilité-H. Kelifati sur RadioM (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

Le secteur des assurances en Algérie court vers l’insolvabilité-H. Kelifati sur RadioM (audio-vidéo)

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L’accumulation des stocks de sinistres et les pratiques de dumping de certaines compagnies risquent de mener le secteur des assurances vers l’insolvabilité dans les prochaines années, soutient le PDG de Alliance Assurance, Hassan Khelifati.

 

Le PDG de la compagnie d’assurance privée Alliance Assurance, Hassan Khelifati met en garde contre l’insolvabilité des compagnies d’assurance du fait non seulement de crise que traverse l’économie du pays mais aussi du « comportement global du marché » qui engendré un fort stock de sinistres qu’il sera difficile de résorber.

Intervenant à l’émission « l’Invité du Direct » de la webradio RadioM, M. Khelifati qui est aussi vice-président de l’Union nationale des assureurs et réassureurs (UAR), a également pointé du doigt les pratiques de dumping auxquelles se livrent certaines compagnies d’assurance qui risquent de « mener le marché vers l’impasse ».

En posant le problème de la solvabilité des assureurs de la place pour les prochaines années, M. Khelifati évoque un chiffre effarant de 1,5 millions de sinistres en suspens. Selon lui, les premiers signes sont là. Le marché a fait une croissance de 200 millions de DA seulement en 2015,  alors qu’il aurait pu capter 16 milliards de DA. Pour lui, même si les compagnies d’assurance avaient pu capter cette manne, la pratique du « cassage des prix » l’aurait absorbée.

« Quand une compagnie d’assurance offre 80% de remise pour tous les employés d’une institution publique et toute leurs familles est ce qu’elle aura demain la capacité de rembourser les sinistres ? », s’est-il interrogé, avant de rappeler que le stock sinistres augmente d’année en année. En 2015, le remboursement des sinistres a atteint les 50 milliards de DA. Un  chiffre qui s’explique par l’inflation, la dévaluation du dinar et l’augmentation des pièces de rechanges, selon lui.

M. Khelifati évoque le chiffre de 2% de croissance de la branche automobile qui représente le gros des primes d’assurance. Un chiffre qui aurait pu être plus important du fait que malgré la baisse des importations de véhicules, le nombre des nouvelles immatriculations a sensiblement augmenté, les concessionnaires ayant puisé dans leurs stocks. Cette embellie a de facto été effacée par le dumping de certaines compagnies.

M. Khelifati propose, face au risque assurable qui grandit sans que les capacités de couverture des assureurs ne suivent, de ne pas augmenter la RC (responsabilité civile) qu’il considère comme « un faux combat » mais une démarche graduelle pour que les compagnies respectent les tarifs visés par le ministère des Finances. Il milite aussi pour que régulateur s’assure que les compagnies approvisionnent au bon niveau  pour l’année en cours et l’année qui suit.

Miser sur l’efficacité opérationnelle

Dans l’immédiat, et face à la situation difficile que traverse le secteur, les compagnies d’assurances risquent de puiser dans leurs bas de laine. Alliance Assurances a réussi tirer son épingle du jeu en misant sur  l’efficacité opérationnelle et la maitrise des charges, a indiqué M. Khelifati. Selon lui, la compagnie qu’il dirige a réalisé un résultat en croissance de 0,2% malgré un chiffre d’affaires qui n’a pas évolué.  

Alliance Assurance a perdu, selon lui, 200 millions de DA de chiffre d’affaires automobile particuliers. Mais qui reste un choix de la compagnie qui a mis en place des politiques de souscription ciblée pour « éviter d’aller vers des souscriptions qui nous font perdre beaucoup d’argent », avec un système qui bonifie les bon clients et sanctionne les mauvais. Malgré cette perte de chiffre d’affaires, la compagnie cotée à la Bourse d’Alger a réalisé résultat net de 360 millions de DA qui permis  un dividende de 35 DA par action.

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