Dans cette contribution, le Dr Abderahmane Mebtoul, analyse l’état du stock des réserves algériennes d’or de 2009 à 2014. Il note que celui-ci est resté inchangé à 176,3 tonnes et s’interroge : où est passée la production additionnelle des gisements de Tirek et Amessmessa ?
L’agence Algérie presse service (APS) citait, il y a quelques jours, le dernier rapport du Conseil mondial de l’or (CMO) de juillet 2014, qui estimait les réserves en or de l’Algérie à fin juin 2014, à 173,6 tonnes. Sur 100 pays, les Etats-Unis détiennent 8.133 tonnes, suivis de l’Allemagne et du FMI, en tant que grand détenteur de réserves en or dans le monde. L’Algérie occupe la 24e place dans le monde et selon le même rapport, les avoirs en or ont représenté, à fin juin 2014, 3,5% des réserves officielles globales du pays.
Pour déterminer la valeur intrinsèque du lingot de 1 kilogramme d’or, il faut multiplier le prix de l’once d’or par 32,15, puis appliquer le taux de change euro/dollar. Le 08 juillet 2014, le gramme d’or se cotait en moyenne (fluctuation d’heure en heure) à 31,27 euros, soit 42,21 dollars. Pour 173,6 tonnes, d’or la valeur en juillet 2014 serait d’environ 7,5 milliards de dollars. Cela donne, suivant le ratio du CMO de 3,5% la part de l’or, 203,5 milliards de dollars de réserves de change en juillet 2014, auxquelles il faut rajouter les 5 milliards de dollars prêtés par l’Algérie au FMI. (194 milliards de dollars au 31/12/2013).
Environ 83/86% des réserves algériennes de change, sont placées en bons du trésor américains, en obligations européennes et une fraction dans des banques internationales cotées dites AAA. Les intérêts engrangés (en fonction de l’évolution des taux directeurs des banques centrales et le délai du placement) fluctuent entre 4 et 4,5 milliards de dollars selon la banque d’Algérie, supposant un placement à moyen terme.
Où est passé l’or produit à Tirek et Amessmessa ?
Face à ces données récentes de juin 2014, l’opinion algérienne a besoin d’être éclairée, sur la situation pour le moins paradoxale, du stock de réserves algériennes d’or, qui n’a pas bougé depuis 2009, alors que l’Algérie s’est lancée dans l’exploitation d’un gisement d’or à Amessmessa et annoncé une production importante.
La dépréciation d’environ de 30% de l’or entre 2009/2014 a également fait perdre 2,25 milliards de dollars de sa valeur monétaire au stock algérien d’or, que j’avais estimée, début 2011, à 9,75 milliards de dollars. En 2009, l’Algérie arrivait à la 22ème place mondiale, le premier pays en Afrique devant la Libye et à la 3ème place dans le monde arabe derrière l’Arabie Saoudite et le Liban.
En principe, les stocks d’or auraient dû augmenter suite au lancement de la production dans les gisements aurifères du sud du pays. La question qui se pose donc est : où est la production additionnelle de la mine d’or d’Amesmessa ?
*Professeur des Universités – Expert International en management stratégique