Le trafic ferroviaire entre Alger et ses régions Est a été bloqué jeudi 6 mars au niveau de Réghaia (Alger), en raison d’actes de sabotages. Des milliers d’usagers du train se sont retrouvés en rade. En toile de fond, un projet de centre d’enfouissement contesté.
Les trains de la banlieue Est d’Alger n’ont pas quitté jeudi les quais de la gare de Thénia, station de départ de la banlieue Est. Les trains en provenance d’Alger n’allaient pas au-delà de la gare de Réghaia. Ces perturbations sont intervenues à la suite d’actes de malveillance commis dans la nuit du mercredi à jeudi sur de poteaux de caténaires destinées à l’alimentation des trains électriques. La Société Nationale Des Transports Ferroviaires (SNTF) explique la perturbation du trafic ferroviaire par l’interruption de la voie ferrée entre Réghaia et Corso « suite à un acte de malveillance commis sur les installations ferroviaires ». La compagnie SNTF assurait que les travaux étaient en cours pour le « rétablissement rapide de la situation » la SNTF assure que les « travaux nécessaires sont en cours ». Les liaisons n’étaient pas encore rétablies jeudi en début de soirée. Mercredi des perturbations dans le trafic ont été enregistrées sur la liaison Alger-Thénia, en raison d’un « incident technique » survenu sur la caténaire entre Boumerdès et Tidjelabine, a indiqué la SNTF. Pour rappel, le trafic entre Alger et Thénia connait depuis quelques jours des perturbations dues notamment au blocage de la voie ferrée par des habitants de la cité Hai El Kerrouche dans la commune de Réghaia qui s’opposent à l’implantation d’un Centre d’enfouissement technique (CET) à proximité de leur cité.
Des perturbations qui se répètent
Des habitants viennent régulièrement depuis mi-février occuper la voie ferrée. Des actes de caillassage de trains et de vandalisme ont été enregistrés. Des unités de brigades anti-émeutes ont affectées à la surveillance du passage des trains contre les actes malveillants commis par certains des protestataires. Des affrontements éclatent sporadiquement entre les habitants et les forces anti-émeutes. « Les opposant au projet du CET ne sont pas étrangers à ces actes de vandalisme d’aujourd’hui (jeudi) », accuse le conducteur du train 73 qui a eu à subir un caillassage le 17 février dernier. Le projet du CET annoncé depuis quelques années a été maintenu par la Wilaya d’Alger en dépit de l’opposition des riverains qui se sont mobilisés en décembre dernier en bloquant la voie ferrée pendant 5 jours. La SNTF au même titre que les usagers du train continuent de payer les frais de cette contestation à laquelle ils sont totalement étrangers. Les opposants au projet orientent leurs actions de protestation vers le blocage de la voie ferrée car ils estiment que c’est la « meilleure manière » de se faire entendre. Mais, observe un usager du train peu convaincu, « ils ne font rien contre le site du site du projet en cours de construction ».