Développer les produits du terroir et orienter la filière vers l’exportation est un créneau fort rentable pour l’économie rurale marocaine. Et plus pour les petits agriculteurs. La tendance aux produits »bio » et du terroir en Europe est un motif de plus pour les petits agriculteurs marocains de s’investir dans cette aventure, largement soutenue par l’Etat.
C’est tout naturellement que la 9eme édition du salon international de l’agriculture de Meknes (SIAM, 24 avril-3 mai) a été placée, cette année, sous le sceau des produits agricoles du terroir. Figues sèches, raisins secs, huile d’argan, huile d’olive, et autres produits agricoles à forte valeur ajoutée à l’exportation sont ainsi à l’honneur au 9eme SIAM. Pour les petits agriculteurs, réunis en coopératives ou groupes agricoles soutenus par l’Etat marocain, la spécialisation dans la production des produits du terroir est une importante source de revenus, mais une solution au diktat des grands producteurs agricoles des régions du Souss-Massa-Draa, avec leurs grandes exploitations tournées vers l’exportation vers le marché européen.
Inscrit dans le Pilier II du plan Maroc vert, la mise en valeur des produits du terroir est fortement soutenue par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, qui veut conférer à ces cultures toute l’importance qui leur revient dans la stratégie agricole marocaine. D’autant que la production, en termes de volumes et de qualité des produits est importante, puisqu’elle est estimée annuellement à 2,3 millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de 15 milliards de DH (environ 1,3 milliard d’euros).
Organiser la filière
Pour mettre tous les atouts du côté des agriculteurs, le fonds de développement agricole (FDA) a fait une vaste étude nationale consistant à recenser autant les produits, leur région de production que les agriculteurs. Résultats : quelque 150 produits, végétaux et animaux, ont été identifiés. Toutes les filières, de la production à la commercialisation, ont été étudiées pour déterminer les chances de réussite à l’exportation.
En plus du soutien à l’organisation des producteurs par filières, l’état marocain finance certains grands projets de développement de produits du terroir, comme la figue de Barbarie, abondante tout le bassin méditerranéen. Le Maroc a aujourd’hui des capacités de production de plus de 8.000 tonnes de figues de Barbarie conditionnées dont l’objectif est d’en exporter au moins 20%. Sur les 2,3 millions de tonnes de produits classés du terroir, les trois quarts sont assurés par cinq régions dont le Souss-Massa-Draâ, Marrakech-Tensift-El Haouz, Meknès-Tafilalet, et l’est du pays. Et puis, le secteur compte également sur la consommation locale, notamment celle des touristes, très friands de produits exotiques locaux.