L’Algérie est notoirement connue pour exercer la pression en faveur de la baisse des prix, ce qui dissuade les grands laboratoires d’enregistrer leurs produits dans notre pays.
La politique du prix des médicaments est en débat, ce mardi, au Sofitel, à Alger. Les acteurs algériens de la production du médicament dénoncent une politique de prix qui va à vau-l’eau et une réglementation obsolète qui pénalisent finalement et leur industrie et la santé de la population.
Des prix non valorisés au niveau du pays d’origine impactent négativement les producteurs à l’export. Signalent les producteurs fédérés par l’Unop (Union nationale des opérateurs en pharmacie). Ils mettent en avant une étude d’Iqvia qui met à nu bien des dissonances dans un secteur, pourtant très porteur à l’échelle régionale et continentale.
« L’Algérie est l’un des derniers pays où les produits innovants arrivent dans les officines. Des textes et une réglementation inadéquats font que l’Algérie reste à la traine en matière d’introduction de produits innovants sur son marché», indique le Docteur Kerrar, président de l’Unop, qui ajoute que « ces produits, à compter de leur date d’enregistrement mondial, mettent 11, 4 ans pour arriver sur le marché algérien !» Et d’ajouter que l’Algérie est de fait classée loin derrière le Pakistan ou la Turquie, pour ne citer que ces deux pays, en matière d’accès à ces produits de thérapie de pointe.
Il explique que l’Algérie est notoirement connue pour exercer la pression en faveur de la baisse des prix, ce qui dissuade les grands laboratoires d’enregistrer leurs produits dans notre pays. Ces laboratoires ne tiennent pas à brader leurs prix. Ils enregistrent donc leurs produits ailleurs et boudent l’Algérie.
Le Dr Kerrar assure que les Algériens n’ont pas accès aux produits innovants du fait de ce phénomène, dont les effets se feront de plus en plus ressentir à la faveur des évolutions actuelles.
L’UNOP, avait pris la décision, au cours de l’année 2018, d’engager une étude sur les prix des médicaments appliqués en Algérie en procédant, notamment, à une comparaison avec ceux appliqués effectivement dans neuf pays de la région européenne et méditerranéenne.
L’on indique que ces pays sont utilisés aujourd’hui par le Comité économique du médicament comme pays de benchmark. Les pays considérés par cette étude comparative sont la France, l’Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni, la Grèce, la Turquie, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte.
« Pour les besoins de notre évaluation, nous avons sélectionné, de concert avec le cabinet partenaire IQVIA, quelques 51 produits couvrant une dizaine de classes thérapeutiques et incluant des molécules princeps tout autant que des molécules génériques », indique le président de l’Unop.
Le travail qui avait été commandé à IQVIA, un cabinet de renommée mondiale, spécialisé dans la connaissance et l’analyse des marchés pharmaceutiques à l’échelle internationale, est maintenant entièrement achevé.
L’intérêt de ses résultats pour l’ensemble des professionnels du secteur pharmaceutique national, de même que pour l’ensemble des administrations qui interviennent dans la régulation de ce marché, est patent, fait savoir l’Unop.
Aussi, l’UNOP fait une présentation publique, aujourd’hui à Alger, au niveau de l’hôtel Sofitel d’Alger.