Le projet Bayf (Building Algerian Youth’s Future), soutenu par le Gouvernement du Royaume-Uni et mis en œuvre par Education for Employment (EFE), tente de démystifier la notion du travail dans les régions sud, à travers une analyse globale et sensible aux spécificités locales du marché du travail algérien.
Selon ses concepteurs, le projet Bayf, évalue les principaux défis connus de nos jours. « Alors que la jeunesse algérienne souffre d’un taux de chômage élevé et manque des compétences nécessaires pour accéder au marché du travail et à des emplois lanceurs de carrière, le projet BAYF oeuvre à bâtir un avenir meilleur pour tous les jeunes algériens et algériennes à travers le pays. » Explique-t-on du côté de EFE
Une analyse complète du marché du travail cible les villes de Ouargla, Ain Salah, Oran, Bordj Bou Arreridj, Ghardaïa, Tamanrasset, In Amenas et Béchar. L’étude approfondie permet de révéler des connaissances cruciales du marché du travail algérien. À travers le projet, les professionnels algériens sont incités à lutter contre le chômage des jeunes, réduisant ainsi directement ses effets dissuasifs sur la société.
Parmi les résultats d’une étude quantitative et qualitative menée en Algérie sur une période de trois mois, entre novembre 2018 et février 2019 dans le cadre de ce projet, l’on apprend que « « un manque de confiance a pu être observé à divers niveaux entre les demandeurs d’emploi, les organismes d’emploi et les entreprises privées. Alors que les demandeurs d’emploi souffrent d’un manque de confiance en soi, les entreprises connaissent des difficultés face aux systèmes de recrutements, créant une réticence de la part du secteur privé à s’engager avec les institutions. Ce manque de confiance est exacerbé par le manque de communication et de partage d’information entre les parties prenantes. »
Par ailleurs, le rapport de 52 pages indique également que « la digitalisation du marché de l’emploi, notamment avec l’adaptation des organismes institutionnels de l’emploi aux nouvelles technologies, présente une opportunité de croissance au vu de la forte connectivité de la population algérienne et de la jeunesse en particulier. »
En outre, « l’amélioration des plateformes digitales et la connectivité en temps réel de toutes les parties prenantes » est présenté comme priorité absolue pour une modernisation du marché de l’emploi, dans les régions visées par cette étude.
L’étude nous apprend également que que les femmes sont perçues à 50% par les hommes comme de potentiels concurrents sur le marché du travail. Parmi les arguments avancés, figure celui du service militaire obligatoire, auquel elles ne sont pas soumises.
Autre fait marquant mis en évidence dans ce document, la question de la faiblesse des structures de ressources humaines : « Tandis que les entreprises privées, en particulier les PME et TPE sont confrontées à des recrutements précipités et exclusifs dus notamment à de faibles structures en ressources humaines, la plupart des chômeurs identifient l’inexistence d’opportunités d’emploi comme raison principale de leur situation d’inactivité, créant un malaise exacerbé par la pression sociale ressentie en raison de leur chômage, les poussant vers une attitude de passivité et de pessimisme au risque d’exclusion sociale.» Renseigne l’étude.