Il y a quelques jours Janet Yellen, présidente de la banque centrale américaine avait laissé entendre qu’une hausse des taux d’intérêts était probable. Depuis, le dollar est en forte hausse, ce qui a mécaniquement entraîné une baisse des cours du pétrole.
L ‘«effet papillon», est une célèbre métaphore scientifique selon laquelle le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade à l’autre bout du monde, pourrait s’appliquer aux paroles de Janet Yellen. En effet chaque déclaration de la présidente de la FED a un impact sur les marchés financiers mondiaux. Il y a une semaine, elle avait clairement laissé entendre que «si les données à venir soutiennent cette anticipation (…), décembre sera une possibilité» pour relever les taux courts. Cette annonce a fait sursauter les marchés financiers. Une enquête de Reuters auprès d’économistes et financiers américains estime à 70% la probabilité que la Fed relève ses taux d’intérêts au mois décembre. Conséquence: ces derniers jours le dollar s’est fortement apprécié par rapport aux autres monnaies. Les déclarations de la Fed ainsi que les bons résultats trimestriels de l’économie américaine ont fait monter le dollar à son niveau le plus élevé depuis trois mois, soit 1,0726 dollar pour un euro.
Le Brent a perdu plus de trois dollars en une semaine
Les effets sur le prix du baril de pétrole ne se sont pas fait attendre puisque le Brent, le brut de référence de la mer du Nord, a perdu plus de trois dollars en une semaine avant de se stabiliser autour de 47 dollars. L’or noir étant négocié en billets verts, tout renforcement du dollar entraîne une baisse du prix du baril. Des experts de United Overseas Bank de Singapour ont expliqué à l’AFP qu’ils s’attendaient à ce que «le dollar continue d’être renforcé à mesure que nous nous approchons d’une hausse vraisemblable des taux d’intérêt». Seule motif d’espoir pour le prix du baril, la publication des récents rapports mensuels contrastés de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) et du département américain de l’Energie (DoE), qui a légèrement endigué la chute des cours. La publication de l’agence américaine, qui table désormais sur une production de 8,8 millions de barils par jour (bj) en 2016 aux Etats-Unis, s’est, de fait, avérée plus encourageante pour les salles de marchés et les investisseurs. Les déclarations ambiguës des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) alimentent également la volatilité des prix. L’OPEP, qui publiera son propre rapport mensuel ce jeudi, pourrait décider de la prochaine tendance du marché des hydrocarbures. Le panier des douze bruts de l’OPEP était de 42,33 dollars mardi, dont le Saharan Blend algérien.