Les entreprises publiques contribuent à la croissance économique nationale à hauteur de 73%, grâce aux secteurs des hydrocarbures mais aussi ceux de l’agriculture et de l’industrie, a indiqué mercredi à Alger le vice-président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Charaf-Eddine Amara.
Il a précisé que les entreprises publiques sont en mesure d’améliorer ce chiffre en recourant à des « niches de croissance par l’investissement » expliquant cette notion par la possibilité, pour une entreprise étant à l’aise financièrement, de créer de la valeur en investissant dans une autre entreprise moins bien nantie financièrement.
Il a également évoqué, dans le même sens, les entreprises en difficulté offrant des possibilités de croissance et qui ne nécessitent pas de « grosses fortunes » pour redémarrer leur activité. Elles représentent, selon lui, « une opportunité d’investissement intéressante » pour les entités qui recèlent les fonds nécessaires à la relance de ces entreprises.
Intervenant lors d’une rencontre ayant pour thème « L’entreprise publique et la relance économique », organisée pour débattre des problèmes rencontrés par les entrepreneurs publics et formuler des propositions pour améliorer les conditions de travail des gestionnaires de ce secteur, le responsable de l’organisation patronale a estimé que cette performance a été atteinte malgré les « contraintes » que rencontrent les entrepreneurs publics.
Le vice-président de l’UNEP a souligné que dans ce genre de cas, « nous avons plus besoin d’une bonne gouvernance que de finances, au vu des montants alloués par les organismes financiers aux entreprises, sans que certaines d’entre elles ne fassent évoluer leur situation », estimant que les finances ne sont qu’un outil pour concrétiser « les bonnes idées ».
Le foncier industriel mal distribué
Abordant le problème du foncier, M. Amara a évalué qu’il n’y avait pas de « rareté » du foncier industriel, mais plutôt qu’il est « mal distribué » donnant l’exemple du complexe d’El-Hadjar qui, selon lui, n’a besoin que de 150 ha alors qu’il profite d’une assiette de 1.500 ha.
Parmi les autres contraintes soulevées lors de cette rencontre, le président de l’UNEP, Lakhdar Rekhroukh, a évoqué les problèmes en relation avec la gestion, l’exportation, la compétitivité en plus du secteur informel qui engendre, selon lui, une concurrence « déloyale », soulignant, à ce titre, que l’entrepreneur public est tenu à une gestion « rigoureuse » des capitaux marchands de l’Etat.
Il a mentionné, en outre, la dépénalisation de l’acte de gestion précisant que ce dossier « est pris en charge par les autorités » avec un texte de loi qui est « en cours d’élaboration » et qui permettra de « libérer » l’initiative du gestionnaire public.
En matière de propositions, le président de l’UNEP a préconisé la levée des obstacles à la promotion de l’investissement et à l’accès au financement bancaire, l’assouplissement des procédures de soutien aux exportations ou encore la relance du Conseil des participations de l’Etat (CPE) qui, a-t-il fait remarqué, « n’a pas siégé depuis près d’une année ».
M.Rekhroukh a estimé, aussi, « qu’il ne servait à rien de continuer de financer une entreprise publique économique (EPE) sans perspectives », préconisant la mise en place d’un système d’évaluation et de veille sur la viabilité de ces entités.
De son coté, le représentant du ministère de l’Industrie, Hocine Bendif, a mis l’accent sur les attentes du département qu’il représente quant à la contribution de l’UNEP à la levée des contraintes rencontrées par les entrepreneurs publics « en proposant des actions concrètes dans les plus brefs délais ».
Il a estimé qu’il y a lieu d’examiner toutes les opportunités possibles, notamment « raviver » certaines entreprises qui ont été « mise en veille » depuis un moment et qui pourraient participer à l’augmentation de la contribution de l’industrie au PIB national.
Ajoutant que des projets de réformes ont été engagés, notamment celui qui concerne le Conseil des participations de l’Etat (CPE), sur lequel M. Bendif a déclaré qu’il y aurait une idée plus claire « très prochainement », en plus du dossier de la dépénalisation de l’acte de gestion qui constitue, a-t-il assuré, « une priorité » du secteur puisqu’il permettra de « libérer l’initiative et accélérer la prise de décision » des gestionnaires.