Si les compagnies d’exploration n’ont pas encore donné lieu à l’annonce de grandes découvertes en offshore qui soient économiquement viables, les avancées technologiques permettent de mettre à jour des ressources dans des régions jusque-là ignorées le long de la marge atlantique, zone où ont été effectuées des découvertes prometteuses au Ghana et au Brésil ces dernières années.
Le Maroc a enregistré en 2014 une hausse des activités de forage, aussi bien en onshore qu’en offshore : en effet, plusieurs compagnies pétrolières internationales, parmi lesquelles les géants Chevron et BP, cherchent actuellement à évaluer le potentiel de production pétrolière et gazière du royaume – avec des résultats encourageants.
Si les compagnies d’exploration n’ont pas encore donné lieu à l’annonce de grandes découvertes en offshore qui soient économiquement viables, les avancées technologiques permettent de mettre à jour des ressources dans des régions jusque-là ignorées le long de la marge atlantique, zone où ont été effectuées des découvertes prometteuses au Ghana et au Brésil ces dernières années. Les premiers forages en 2014 ont ouvert quelques perspectives intéressantes et les projets d’exploration supplémentaire prévus en 2015-2016 devraient permettre de se faire une idée plus précise de l’étendue des ressources.
Un potentiel pétrolier encore incertain
Le groupe pétrolier anglo-turc Genel Energy a confirmé en octobre avoir découvert du pétrole dans son puits Sidi Moussa-1, à une profondeur de près de 3000 mètres, l’une des principales découvertes de l’année. Un mois plus tard, la compagnie a toutefois révélé que des études plus poussées n’avaient pas permis de produire un écoulement régulier et que le puits allait être bouché en attendant une exploration plus approfondie. Le coût de ces études se serait élevé à 22 millions de dollars, selon le partenaire minoritaire San Leon Energy.
« Une évaluation plus poussée des derniers résultats du puits ainsi que des données géologiques et géophysiques sont encore nécessaires avant de formuler toutes conclusions définitives », a déclaré l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), partenaire du projet, dans un communiqué.
Genel détient une participation de 60% dans le permis de Sidi Moussa, et compte comme partenaires minoritaires San Leon, Serica Energy et Longreach Oil & Gas, qui à eux trois ont une participation de 15%. Le groupe public ONHYM détient les 25% restants, soit la participation publique maximale autorisée dans le cadre d’une politique visant à attirer les grandes compagnies pétrolières étrangères.
Le Maroc a octroyé des dizaines de permis à des compagnies pétrolières au cours des dernières années, avec en sa faveur une relative stabilité et une multiplication des signes laissant penser que le pays possèderait de potentielles réserves offshore et onshore.
Genel a par exemple confirmé en mars la présence de pétrole lourd dans les couches du jurassique supérieur du premier puits offshore (JM-1) foré dans son permis Juby Maritime, que le groupe exploite en partenariat avec Cairn Energy et l’ONHYM, détenteurs de participations à hauteur de 37,5% et 25% respectivement. Les partenaires procèdent actuellement à une évaluation du potentiel commercial de ces réserves.
Potentiel onshore
Les explorations ont entrainé l’annonce de petites découvertes onshore au cours de l’année passée, essentiellement en ce qui concerne le gaz naturel. Les Irlandais de Circle Oil ont fait part de résultats positifs dans leur permis de Sebou, situé dans le bassin du Gharb entre Rabat et Tanger. En juin, le premier puits foré sur la licence de Sebou cette année a révélé la présence de gaz sur trois niveaux. En octobre, un second puits (CGD-12) a lui aussi rencontré des réserves de gaz naturel : il va être complété en vue d’une mise en production. À court terme, quatre puits supplémentaires seront forés sur la licence de Sebou de Circle.
La compagnie australienne Longreach Oil & Gas a également déclaré en mai que l’exploration de son permis onshore de Sidi Moktar avait laissé entrevoir des signes encourageants. La compagnie a rencontré des traces de gaz sur deux niveaux dans une formation jurassique dans son puits Kamar-1.
En outre, la société d’exploration américaine Kosmos Energy prévoit de forer le premier puits de son bloc de Cap Boujdour avant la fin 2014, en partenariat avec son partenaire minoritaire Cairn Energy, soulignant l’important potentiel du bassin crétacé inexploré le long de la marge atlantique.
Attirer les investissements
Le gouvernement s’attèle à créer un climat d’investissement favorable afin d’attirer les compagnies pétrolières dans le royaume, même si, à l’issue d’une année de forages, le potentiel de ressources reste encore incertain. Le Maroc est une frontière encore relativement sous-explorée et les compagnies d’énergie qui écument la région sont attirées par la stabilité politique et un climat économique caractérisé par un niveau de risque faible, avantage assez exceptionnel pour le Nord de l’Afrique.
Le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures destinées à développer les activités d’exploration, dont une exemption de 10 ans de l’impôt sur les sociétés au cours de la production, et ce dans le but de réduire l’un des postes de dépenses les plus lourds pour son budget, à savoir une dépendance des importations d’énergie. Le pays importe près de 90% de ses besoins énergétiques, en particulier des énergies fossiles.
Si jusqu’à présent l’année 2014 n’a pas donné lieu à des découvertes de taille, le recueil de données sismiques et les forages d’exploration ont connu une importante accélération, ce qui contribuera à clarifier le potentiel énergétique du Maroc à court-terme. À cet effet, des explorateurs parmi lesquels on trouve des compagnies pétrolières telles que Cairn Energy, Genel Energy, qui a à sa tête l’ancien directeur général de BP Tony Hayward, et Kosmos prévoient de forer au moins 10 puits offshore au Maroc entre 2014 et 2016.