La demande en gaz naturel en l’Europe est en déclin, et les exportations algériennes vers ce marché traditionnel aussi. L’Italie, qui reçoit près de 34% de ses importation de gaz d’Algérie a considérablement réduit la consommation de ses centrales électriques au profit des énergies renouvelables.
C’est en tout cas, l’une des explications fournies par la Snam Rete Gas, la principale entreprise de transport et de liquéfaction de gaz naturel en Italie. Dans son bilan financiers au titre de l’année 2013, la compagnie italienne rapporte un volume de gaz injecté dans le réseau italien de 69,01 milliards de mètres cubes (- 8,9% sur une année) dont 61,53 milliards de mètres cubes importés, en baisse de 9%.
Dans le détail, les flux en provenance d’Algérie par le biais du point d’entrée Mazara del Vallo ont chuté de 40,2%, s’établissant à 12,46 milliards de mètres cubes (20 % du total des importations). Ils s’établissaient à 7,49 milliards de mètres cubes en provenance d’Europe du Nord par Passo Gries, en baisse de 17,1% et à 5,7 milliards de mètres cubes et de Libye par Gela, en baisse de 11,9%. Inversement, les importations de gaz de Russie gaz dans le Tarvisio a augmenté de 26,9% à 30,26 milliards de mètres cubes.
Concurrence Qatarie en Asie
Cela confirme que l’Algérie est en train de perdre ces parts de marché de gaz en Europe. Ce qui n’est pas dû seulement à des difficultés d’approvisionnement après l’attaque terroriste de Tiguentourine, mais aussi à la volonté de l’Europe de réduire ses approvisionnements «à long terme» d’Algérie au profit d’autres acteurs du marché. Un accord avait été conclu entre Sonatrach et l’ENI pour réduire les approvisionnements en provenance de l’Algérie au titre de la période 2013/2014.
L’Algérie se voit contrainte de voir débouchés pour son gaz, y compris ceux très lointains, de l’Asie où la demande en gaz est très importante. Sonatrach est actuellement en négociations pour vendre à la compagnie Malaisienne Petronas, 18 cargaisons de GNL sur période de trois ans. Mais là encore, la concurrence du Qatar, l’un des plus grands producteurs de gaz dans le monde, est féroce dans cette région plus proche géographiquement de l’émirat. Ce qui peut poser un grand problème de compétitivité au prix du GNL algérien.