Unies dans leur combat, les femmes algériennes veulent bousculer un ordre préétabli qui n’a que trop duré !
Plusieurs centaines de femmes ont manifesté, ce lundi à Alger, pour commémorer la journée internationale des droits des femmes. Un mouvement massif, qui s’est vite mue en véritable Hirak féminin.
En début d’après-midi, plusieurs groupes de femmes ont entamé leur marche devant la place de la Grande Poste, au centre d’Alger, brandissant des pancartes et scandant des slogans en faveur de la libération de la femme algérienne du carcan patriarcal et des injustices socioéconomiques.
Au milieu d’un dispositif sécuritaire densifié, la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, a été d’un pacifisme exemplaire. Une fois de plus, les femmes ont tenu a réaffirmer leur statut dans la société algérienne, à travers la défense et la promotion de leurs droits, ainsi que la lutte contre toutes formes de discriminations et d’abus touchant à leur statut de femme, en Algérie et dans le monde.
Au-delà de la sempiternelle question de l’égalité des sexes et de ses multiples représentations, les femmes qui ont investi la rue en ce 8 mars, ont également tenu à marquer la rupture avec la floklorisation dont cette journée de lutte a longtemps pâti, notamment via les clichés, la caricature médiatique et la démagogie sociétale. « Notre marche se veut un rempart contre la banalisation ou l’infantilisation de certaines actions en faveur des droits de la femme. Une prise de conscience de l’importance de ce combat, au sein de notre société, nos famille, notre environnement professionnel ou notre entourage, est la condition sine qua non de la reconnaissance de nos droits naturels et inconditionnels. » S’exclame une participante à la marche.
Pour que plus jamais l’Algérie n’ait à revivre les drames de Tinhinane Laceb ou de Dalila Touat
A travers cette manifestation, la lutte se caractérise par certaines revendications, dont le but est d’ouvrir la voie à des débats de fond, comme celui sur la jurisprudence qui régit la vit de la femme algérienne, à savoir le code de la famille, ou encore le droit à l’avortement, ce dernier étant au stade de l’éternel tabou.
Outre les banderoles et messages martelés par les femmes présente lors de cette manifestation, le « carré des féministes », un collectif de militantes féministes ont insisté sur le volet des violences faites aux femmes, avec comme point d’orgue de leur intervention, la dénonciation de la recrudescence et la banalisation des féminicides, à travers la prééminence d’une certaine forme de discours qui se veut populiste et anachronique. Ceci, même si les derniers chiffres non officiels établis et communiqués par des associations de défense des droits des femmes, montre un recul de ces crimes, en 2020.
Enfin, la lutte pour les droits des femmes en milieu professionnel s’inscrit en droite ligne dans ce processus de lutte, à travers la démocratisation du combat pour une meilleure place de la femme en entreprise, qu’il s’agisse su secteur public ou privé.
Celle-ci se traduit pas la remise à plat du débat du système, notamment à travers l’instauration d’un débat, qui puisse déboucher sur des solutions concrètes et adaptées aux problématiques suivantes : les inégalités salariales, la consolidation des acquis sociaux, l’amélioration des modalités d’accession à des postes stratégiques ou de décision, la promotion de l’entrepreneuriat féminin, l’évaluation par la performance, ou encore la protection du statut de « lanceuse d’alerte ».