Déçu du manque d’investisseurs japonais en Algérie, Abdelkrim Mansouri, Directeur général de l’Agence nationale du développement et de l’investissement (ANDI), appelle le Japon à réinvestir en Algérie, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
Abdelkrim Mansouri, relayé par le quotidien anglophone nippon The Japan Times, a déploré le départ de la compagnie japonaise d’ingénierie JGC Corporation suite aux attentats de Tiguentourine en janvier 2013. Il a aussi exprimé sa déception face à la faible présence des investisseurs japonais en Algérie comparé à celle des américains et des européens., »Comparé à l’Union Européenne et aux Etats-Unis, c’est décevant qu’il y ait peu d’investissements venant du Japon, qui a pourtant d’excellentes techniques », a-t-il fait remarquer, rapporté par le même quotidien. « La population de l’Algérie, plus grand pays d’Afrique, est majoritairement composée de jeunes désirant développer leur potentiel ».,Le Directeur général de l’ANDI a exprimé son souhait de voir les compagnies japonaises investir dans le secteur des énergies renouvelables et accompagner par la même occasion le programme du gouvernement algérien. Celui-ci entend, à travers cette démarche, développer les industries du photovoltaïque et de l’éolien et introduire des filières de biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie. Abdelkrim Mansouri, en référence aux attentats de Tiguentourine qui ont coûté la vie à 10 ingénieurs japonais de la compagnie JGC Corp, tente ainsi de rassurer les investisseurs nippons. « Nous avons complètement éliminé la menace terroriste et pris des mesures sécuritaires », affirme-t-il.
La sécurité, un des soucis des investisseurs nippons
La sécurité ne semble pas représenter la principale préoccupation des Japonais. Dans une interview accordée au site d’information économique L’Econews, l’Ambassadeur du Japon à Alger, Masaya Fujiwara, qui admet que ses compatriotes « ont une image un peu mauvaise après la tragédie de Tiguentourine », ne manque pas de féliciter les mesures prises par le gouvernement algérien pour faciliter les investissements étrangers, déplorant tout de même certaines lacunes. nFaisant part du souhait des Japonais de dynamiser leurs relations avec l’Algérie, Masaya Fujiwara admet que les investissements nippons en Algérie restent faibles. Néanmoins, « les choses vont s’améliorer puisque nous avons remarqué que le gouvernement algérien a pris une série de mesures qui vont certainement encourager l’investissement étranger », a-t-il souligné. Si le DG de l’ANDI sollicite les compétences de ce pays dans les énergies renouvelables, le Japon, lui, lorgne les industries automobile et pharmaceutique ainsi que le domaine de la pêche de l’Algérie. Son ambassadeur à Alger déplore cependant la bureaucratie et manque de transparence qui repoussent les entreprises nippones. « Nous avons beaucoup de voitures japonaises qui sont très populaires en Algérie, telles les marques Toyota et Nissan. Si cette tendance se poursuit, des constructeurs japonais devront investir pour fabriquer des véhicules ici, comme le cas des Français », a estimé Masaya Fujiwara. « Nous avons aussi des entreprises qui exercent dans les équipements médicaux de très haute technologie et un très bon savoir-faire dans le domaine de la pêche.L’Algérie a beaucoup de potentialités dans ce domaine et peut-être, dans l’avenir, nous aurons des projets à réaliser ensemble », a-t-il dit au site L’Econews. Pour ce faire, il a estimé qu’il « faudrait beaucoup d’efforts [de la part du gouvernement algérien] pour que les investisseurs de son pays soient intéressés ». Il ne s’agit pas, à titre d’exemple, d’abolir la loi 51/49, mais d’améliorer » une certaine image de la bureaucratie et manque de transparence qui gênent les entreprises japonaises » … Outre la compagnie pétrolière JGC Corporation et le consortium Coojal chargé de la réalisation du tronçon-est de l’autoroute Est-Ouest, très peu de sociétés japonaises sont présentes en Algérie.