Accra, Ghana, le 18 octobre 2018 (CEA) – Les ministres et hauts fonctionnaires responsables de la population en Afrique se sont réunis les 4 et 5 octobre 2018, à Accra, au Ghana et ont approuvé un rapport continental sur l’examen quinquennal de la mise en œuvre de la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement (AADPD).
L’AADP qui est un cadre clé pour résoudre les questions de population et de développement en Afrique, a été adopté par les ministres en octobre 2013 et approuvé par le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), en 2014. La Déclaration offre des orientations spécifiques à l’Afrique pour la mise en œuvre et un examen périodique du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Son riche ensemble d’engagements et d’indicateurs vise à soutenir simultanément les efforts fournis par l’Afrique pour exploiter le dividende démographique, faire avancer les droits de l’homme et réaliser les Objectifs de développement durable.
La conférence d’examen, organisée conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a réuni des représentants de 45 États membres africains. Ils ont délibéré sur l’état d’avancement ; les lacunes et les défis et les bonnes pratiques dans la mise en œuvre de l’AADPD.
Prenant la parole au nom de la CEA, Mme Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la Division des politiques de développement social, indique que les conclusions de l’examen régional montrent qu’au-delà des progrès réalisés au cours des cinq dernières années, de nombreux défis qui nécessitent des mesures accélérées pour réaliser les aspirations de l’AADPD restent nombreux.
Dereje Wordofa, Directeur exécutif adjoint du FNUAP, déclare que, pour tirer parti du dividende démographique, il faut des efforts collectifs, des systèmes de données nationaux et sous-nationaux robustes, des partenariats et des financements solides, y compris des financements nationaux et novateurs avec un engagement encore plus fort des gouvernements et une participation du secteur privé.
La Commissaire aux affaires sociales de la Commission de l’Union africaine, Mme Amira Elfadil, remercie la CEA, le FNUAP et l’IPPF pour le soutien technique et financier qui a vu le succès du processus d’examen. Quarante-neuf des 55 États membres de l’UA ont soumis des rapports nationaux qui constituent une base essentielle pour l’examen continental. Sur le plan de la politique régionale, elle reconnaît la position commune en matière de migration et l’Accord de libre-échange continental africain (ALEAC) comme des instruments essentiels qui contribueront à tirer parti du dividende démographique pour le développement de l’Afrique.
Dans un discours lu en son nom, M. Mahamudu Bawumia, Vice-Président du Ghana, note que la population croissante de l’Afrique exerce une pression sur le développement économique et la prestation de services sociaux. Cependant, dit-il, cela représente également une énorme ressource pour le développement et une opportunité d’accroître les marchés et la production.
L’Afrique doit bien investir pour tirer parti de la population croissante de ses jeunes. Il prie les gouvernements d’investir dans des projets créateurs d’emplois, notamment pour rendre l’agriculture attrayante pour les jeunes.
La réunion ministérielle a été précédée d’un forum sur les Organisations de la société civile qui s’est tenu du 30 septembre au 1er octobre 2018 et d’une réunion du Comité africain d’experts sur la population (APEC) les 2 et 3 octobre 2018.
Principales conclusions et recommandations de l’examen quinquennal de la Déclaration d’Addis-Abeba
- Le déclin de la fécondité n’est pas répandu équitablement entre les couches économiques avec les niveaux de fécondité élevés demeurant parmi les groupes socioéconomiques défavorisés. Il est donc essentiel que les pays renforcent le niveau d’éducation de ceux qui appartiennent à des groupes socio-économiques défavorisés, associés à une éducation sexuelle.
- Les schémas de morbidité et de mortalité changent en Afrique, avec une augmentation constante de la proportion de maladies non transmissibles (MNT). Cela appelle à une priorisation de la prévention et du contrôle des MNT.
- La pauvreté a globalement diminué mais les tendances en matière d’inégalité de la richesse sont mitigées. Les pays doivent intensifier la mise en œuvre de politiques macroéconomiques et sociales pour réduire la pauvreté et corriger les inégalités.
- Dans de nombreux pays, les systèmes de données restent médiocres – les données relatives à l’état civil sont limitées, les enquêtes et les recensements ne sont pas effectués régulièrement. Il est urgent d’élaborer et de mettre en œuvre des plans pour les systèmes d’enregistrement et de statistiques de l’état civil faisant la promotion de la collecte électronique de données.
L’examen de l’AADPD contribuera à l’examen et à l’évaluation globaux des vingt-cinq ans de la mise en œuvre du programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) en 2019. Plus important encore, le rapport continental fournit des preuves précieuses pour éclairer la mise en œuvre de politiques et de stratégies en matière de population nationale dont l’objectif consiste à exploiter le dividende démographique.