La 5e conférence DII Desert Energy, qui s’est ouverte ce lundi à Rome, en l’absence des ministres des pays impliqués dans les énergies renouvelables secteur. La présence de simples fonctionnaires a ajouté au désarroi des initiateurs de Desertec « refroidis » par la dernière volte-face européenne à propos des énergies vertes.
La 5e édition de la DII Desert Energy Conference de Rome s’est dans un contexte marqué par un marché de l’énergie renouvelable en effervescence, où des entreprises se créent, contractent des alliances, ou disparaissent pour cause de rude concurrence dans le segment. Seuls les scientifiques et les industriels qui croient toujours en l’avenir des énergies renouvelables ont pris part à cette conférence, boudée par les politiques qui avaient pourtant annoncé leur participation. Un autre signal décourageant pour les initiateurs du concept de Desertec qui s’ajoute à celui envoyé par l’autorité européenne de l’électricité ENTSO-E qui a reporté deux projets d’interconnexion électriques avec les pays de l’Afrique du nord. Un report qui aura froissé les politiques des pays de la rive sud de la Méditerranée.
En effet, la conférence a brillé par l’absence de responsables politiques de pays-clé pour le développement de l’initiative Desertec, à l’image de la ministre italienne du développement économique Federica Guidi, qui a parrainé l’évènement, du commissaire européen à l’énergie Gunter Oetting, du ministre égyptien de l’Electricité et des énergies renouvelables Mohamed Shaker, du ministre délégué auprès du premier ministre tunisien chargé de la coordination des affaires économiques Nidhal Ouerfelli, de la ministre déléguée auprès du ministre marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Environnement Hakima El Haite et Fathallah Sijilmassi, représentant le secrétariat de l’Union pour la Méditerranée. Le ministre algérien de l’énergie, Youssef Yousfi ouvrait, pour sa part, une conférence à Oran dédiée au gaz de schiste.
Même Cevital a séché la conférence
Si aucun associé n’a quitté DII depuis le retrait de Siemens et Bosch en 2012, seulement deux nouveaux opérateurs du secteur, à savoir les américains Solar First et les Chinois de SGCC se sont joints à elle. Les difficultés auxquelles font face les entreprises en raison de l’absence de débouchés Siemens avait abandonné le projet à cause de ses déboires en Israël. L’opérateur hébreu Solel Solal, sur lequel il avait misé près de 300 millions d’euros pour se positionner sur le marché a fait faillite, a-t-on appris d’une source à DII. C’était une mauvaise expérience qui l’avait contrainte à se retirer du marché. Côté algérien, Cevital qui est toujours associé à DII, a séché cette édition. Le groupe d’Issad Rebrab n’est plus engagé comme avant pour la concrétisation du concept Desertec à cause du blocage de son projet de fabrication de miroirs solaires par le gouvernement algérien.
Sonelgaz qui a vu son projet de fabrication des panneaux photovoltaïques à Rouiba retardé à cause de la faillite du partenaire allemand avec lequel elle envisageait de lancer le projet, est à la recherche d’un autre pour le concrétiser. Elle est aussi à la recherche d’autres partenaires pour lancer son programme qui consiste à l’installation d’une capacité de 22 Gwh d’ici à 2030. Elle a dépêché un cadre de sa filiale qui développe les énergies renouvelables SKTM pour prendre des contacts.
Bref, les participants auront à discuter aujourd’hui des actions communes possibles pour le développement des énergies renouvelables dans les pays du bassin méditerranéen. Y seront abordés des thèmes comme le leadership industriel pour un marché euro-méditerranéen commun des énergies renouvelables et verra la tenue d’ateliers sur, entre autres, les énergies renouvelables et le développement industriel, les projets d’énergies renouvelables réalisés jusque-là dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et les opportunités manquées pour l’interconnexion électrique entre l’Europe et le sud de la Méditerranée.