"Les recettes de Sonelgaz ne couvrent même pas une infime partie de son autofinancement" (Noureddine Bouterfa, PDG) - Maghreb Emergent

“Les recettes de Sonelgaz ne couvrent même pas une infime partie de son autofinancement” (Noureddine Bouterfa, PDG)

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Les décisions concernant le financement du  programme d’investissement de Sonelgaz 2017-2019 « doivent être prises impérativement aujourd’hui », a déclaré le PDG de Sonelgaz au mensuel Oil and Gaz Business (OGB).

Pour répondre à la demande croissante en énergie, la société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) prévoit d’investir d’ici 2020, quelques 3.500 milliards de dinars dans la chaîne de production-transport-distribution, soit l’équivalent de 17.000 MW à injecter avec le programme en cours de réalisation. A l’horizon 2020, elle devra engager 1.500 milliards de dinars pour développer les nouvelles capacités de production. Pour ce qui est des énergies renouvelables, la société nationale de l’électricité et du gaz a prévu d’investir environ 60 milliards d’euros entre 2014 et 2040. Beaucoup d’investissements pour ce groupe dont les actifs, cependant, couvrent largement ses emprunts.

En revanche, Sonelgaz « fait face aux problèmes des recettes, qui ne suffisent pas à couvrir ne serait-ce qu’une infime partie de l’autofinancement, qui est généralement de 30 à 40% dans ce type d’activité », avoue son PDG Nourredine Bouterfa au mensuel Oil and Gaz Business (OGB), spécialisé dans les questions énergétiques. Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas dans ce schéma-là et je pense que nous l’avons perdu depuis 5 ou 6 ans. C’est un choix politique et je dirais que tant qu’une entreprise retrouve ses équilibres par rapport à ses choix économiques, c’est acceptable. »

A la question de savoir si Sonelgaz va maintenir son plan d’investissement compte tenu de sa situation financière, Nourredine Bouterfa a rappelé que « durant toutes les crises qu’a connues l’Algérie », il n’y avait « jamais eu de récession en termes de développement du secteur électrique ». « Nous avons toujours fait fonctionner le secteur énergétique avec plus ou moins une bonne marge de sécurité », a-t-il expliqué.

Urgence

Affirmant que le programme 2017-2019 a déjà entamé sa première phase de réalisation, le PDG de Sonelgaz a souligné que les décisions concernant son financement « doivent être prises impérativement aujourd’hui ». Il a indiqué que son entreprise sollicitera à nouveau les banques publiques pour assurer le financement de ses investissements. Et de préciser : « Mais il ne faut pas perdre de vue le fait que tout le programme de Sonelgaz en cours est déjà supporté par les banques publiques. »

Afin de satisfaire la demande intérieure et la demande de l’industrie, qui sera sans doute croissante à l’avenir, Sonelgaz doit mobiliser au moins 6.000 milliards de dinars d’ici 2024 pour l’installation des infrastructures de production y compris dans les EnR. Pour ce qui est de la production des 350 MW en EnR, qui sont en cours pour cette année 2015, leur coût ne sera pas de moins de 800 millions de dollars. A l’horizon 2024, l’Algérie doit investir pas moins de 1.300 milliards de dinars dans les EnR.

Pour cette même année 2015, Sonelgaz prévoit d’inaugurer deux entreprises majeures d’engineering, une dans le classique et une autre dans le renouvelable. Pour M. Bouterfa « le Trésor continue à nous donner sa garantie s’il trouve une formule avec la Banque d’Algérie ». Mais, tient-il à préciser, « cela ne veut pas dire que tout le programme de Sonelgaz sera supporté par les banques ».

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