Cet article du Huffington Post Algérie revient sur la situation dramatique de deux familles syriennes bloquées dans un no man’s land sur les frontières algéro-marocaines, fermées depuis 1994.
Afinate, la petite fille syrienne d’un an et demi, se trouve toujours dans un état critique, a-t-on appris des parents de cette dernière. Coincée depuis plus de 20 jours entre le Maroc et l’Algérie (poste de Zoudj Bghal et poste de Colonel Lotfi) avec sa famille, la fillette souffre de malnutrition et son état de santé ne cesse de se détériorer, ont indiqué ses parents contactés par Al Huffington Post Algérie suite à l’appel lancé par le Bureau national chargé de la jeunesse de la LADDH (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme) hier soir (10 juin) sur les réseaux sociaux.
« Notre situation est lamentable et catastrophique, ma petite fille est très malade (…) Le mois de ramadhan approche et on ne sait même pas si on va s’en sortir », témoigne la maman d’Afinate. En pleurant d’une voix éteinte, elle poursuit: « Les soldats algériens nous ont donné des médicaments mais refusent de la transférer Afinate à l’hôpital. »
D’après le père d’Afinate, Sobhi Aïd, leur situation se dégrade de jour en jour: « Ni les autorités marocaines ni algériennes ne veulent nous laisser accéder sur leurs territoires. » Les conditions sanitaires sont déplorables: « On est deux familles avec quatre enfants. Le plus âgé a huit ans. On vit dans deux carcasses de voitures brûlées dont l’une d’elle nous sert de petit-coin », ajoute la maman.
Il faut rappeler que cette situation dramatique provient de la « non-possession » par les familles de visa selon le Maroc. Après huit mois sur le sol marocain, les deux familles sont contraintes de retourner en Algérie pour renouveler les passeports puisque le Maroc ne dispose pas d’ambassade syrienne depuis qu’il a rompu ses relations diplomatiques avec la Syrie suite au soulèvement populaire qui bouleverse le pays depuis plus de trois ans.
Côté algérien, c’est la fermeture des frontières terrestres qui pose un problème pour les autorités. Fermées depuis 1994, il est strictement interdit de les traverser au risque de commettre un délit.
Les deux familles lancent, aujourd’hui, un appel aux autorités algériennes et marocaines, aux ONG, à l’ONU pour les aider à régler leur situation surtout que le mois de la clémence, le ramadhan, qui approche promet d’être chaud.
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