Liberté religieuse et coopération militaire avec la Russie: Alger sous la loupe de Washington - Maghreb Emergent

Liberté religieuse et coopération militaire avec la Russie: Alger sous la loupe de Washington

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Les Etats-Unis épient de plus en plus l’attitude du gouvernement algérien vis à vis de certaines questions internes, comme la liberté religieuse, mais également internationales. Une posture qui pourrait suggérer, à terme, des sanctions.

Dernière décision prise par Washington: placement de l’Algérie sur la liste de surveillance spéciale pour avoir “commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse”.

“Aujourd’hui, j’annonce la désignation de la Birmanie, de la République populaire de Chine, de Cuba, de l’Érythrée, de l’Iran, du Nicaragua, de la RPDC, du Pakistan, de la Russie, de l’Arabie saoudite, du Tadjikistan et du Turkménistan comme pays particulièrement préoccupants en vertu de la loi internationale sur la liberté religieuse de 1998, pour avoir commis ou toléré des violations particulièrement graves de la liberté religieuse. Je place également l’Algérie, la République centrafricaine, les Comores et le Vietnam sur la liste de surveillance spéciale pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse”, a indiqué le 02 décembre dernier, le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken dans un communiqué de presse à l’occasion de la journée internationale des personnes aux besoins spécifiques.

“Nous continuerons de surveiller attentivement le statut de la liberté de religion ou de conviction dans tous les pays du monde et de défendre les personnes confrontées à la persécution ou à la discrimination religieuse”, a-t-il ajouté.

Mais, tout a commencé avec la fameuse lettre envoyée le 15 septembre dernier par le sénateur américain et vice-président de la Commission du renseignement, Marco Rubio, à Anthony Blinken, dans laquelle il lui demandait à ce que l’administration Biden applique le train de sanctions CAATSA contre l’Algérie qu’il accuse d’acheter des armes à la Russie. “La Russie est le plus grand fournisseur militaire de l’Algérie. L’Algérie figure également parmi les quatre premiers acheteurs d’armes russes dans le monde, avec comme point culminant un contrat d’armement de 7 milliards de dollars en 2021. L’afflux d’argent vers la Russie, quelle que soit sa source, ne fera que renforcer la machine de guerre russe en Ukraine. Pourtant, les sanctions dont vous disposez n’ont pas encore été utilisées.”, a écrit le sénateur.

Deux semaines plus tard, 27 membres du congrès saisissent Antony Blinken et réclament des “sanctions importantes” contre l’Algérie au motif de l’achat par Alger d’armes russes, incluant des avions de chasse SU-57. Une initiative minimisée, toutefois, par l’ambassadrice américaine à Alger, Elizabeth Moore Aubin arguant le faible nombre des signataires (le congrès compte 535 membres) et en réitérant la solidité des relations algéro-américaines.

Le 11 novembre dernier, la représentante des Etats-Unis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a épinglé l’Algérie, lors de son examen périodique universel, sur la situation des droits de l’homme. Elle a demandé à la délégation algérienne de revoir la législation nationale, particulièrement l’article 87 bis du code pénal, de sorte à la rendre conforme aux normes internationales relatives aux droits humains. Elle a appelé également à l’arrêt des harcèlements des journalistes.

Loin d’être fortuits, ces développements suggèrent que l’Algérie n’est pas à l’abri des sanctions quand bien même les relations entre Alger et Washington sont denses et leur coopération étroite, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme.

“Il est probable que l’administration décrète des sanctions individuelles contre des responsables algériens’’, estime l’avocat algérien, établi au Canada, Me Sofiane Chouiter.

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