Les milices de Fadjr Libya et d’autres mouvements armés sont conviés à ce dialogue inter-libyen, contrairement à ce qu’annonçaient, il y a deux jours, des médias locaux. Le CGN ne sera pas présent et le mouvement Ansar Echaria est exclu catégoriquement.
Les réunions préparatoires au deuxième round du dialogue inter-libyen ont débuté mercredi au siège de l’Onu à Genève, avec la participation des membres du Conseil du Peuple (Parlement de Tobrouk), du Conseil transitoire et du Conseil Communal de Misrata. La Société Civile a pris part à cette rencontre de même que certains « boycotteurs » du Parlement de Tobrouk.
Le Conseil Général National (Parlement de Tripoli-CGN) a, quant à lui, brillé par son absence au dialogue de Genève auquel les milices de Fadjr Libya et d’autres milices armées seront représentées, contrairement à ce qu’avaient annoncé des médias locaux, il y a quelques jours.
Cette participation a été expliquée par le représentant spécial de la mission des Nations Unis pour la Libye, Bernardino Leon, par le fait que « Fadjr Libya soutient cette initiative onusienne, notamment les groupes de Misrata, Ghariane et Al Zaouia ». « Plus il ya des participants à ce dialogue, mieux seront ses résultats », a-t-il ajouté. Le Bureau de Communisation de Fadjr Libya, a pourtant annoncé mercredi, qu’il ne reconnaitra pas les résultats des discussions de Genève tant que l’ordre du jour et les clauses qui seront discutées ne sont pas connus.
« Une perte de temps »
Le chef du gouvernement transitoire Abdallah Al Thani présent à Genève a fait part, ce jeudi, de ses doutes quant à la réussite de ce dialogue duquel est exclu le groupe Ansar Echaria. « La rencontre de Genève est une perte de temps, et tout le monde sait que la solution à ce conflit ne peut être que militaire. Le dialogue de Genève se présente d’emblée comme un échec vu le radicalisme des groupes qui dominent Misrata », a-t-il déclaré au journal arabe Al Chark Al Awssat.
Lors de cette première réunion préparatoire, deux positions se sont mises sur la table comme points fondamentaux à ce dialogue. Le parlement de Tobrouk a exigé la reconnaissance du Conseil des Représentants du peuple, comme l’unique autorité légitime du peuple libyen, tandis que la deuxième partie a maintenu la reconnaissance du verdict de la Cour Suprême libyenne qui a invalidé l’élection du parlement de Tobrouk le 5 novembre dernier. Ces deux points qui ont mis de l’huile sur le feu libyen depuis plusieurs mois, remettent au point mort, pour le moment, les efforts de Bernadino Leon. La mission des Nations Unies pour la Libye vise à mettre fin aux hostilités en cessant les activités armées de part et d’autres, ainsi qu’à la mise en place d’un gouvernement consensuel.
C’est Misrata qui décide du sort de la Libye
Le Conseil municipal de Misrata est sollicité pour prendre part à ce dialogue contrairement aux autres conseils municipaux et régionaux. Ses membres sont déjà présents dans la capitale helvétique. « C’est Misrata qui défini le sort de la Libye étant donné qu’elle est la plus riche. Beaucoup de parties conviées ne feront pas le déplacement à Genève, car elles comptent s’allier sur la position finale du Conseil municipal de Misrata», a expliqué un expert libyen sur la chaine Russia Today.
Cette ville située à l’Est de Tripoli, est la capitale des affaires du pays, dont le port dispose d’importantes industries sidérurgistes. Depuis 2010, l’activité portuaire a augmenté de 73 %. La ville de Misrata qui compte 400.000 habitants s’est distinguée dès le début de la guerre en Libye en 2011, par son opposition au régime de Khadafi. Elle était également partisane du Conseil National de Transition. Après l’attaque de l’aéroport de Tripoli, Misrata qui est devenue le seul accès aérien à la Libye, développe d’importants liens économiques avec la Turquie et le Qatar.