Dans un article qu’elle publie dans la Revue de la diplomatie économique, Djamila Bensaadi, Membre du Club d’Alger du Centre Algérien de Diplomatie Économique, met en évidence le poids du secteur informel en Algérie, notamment dans le domaine de l’emploi.
Djamila Bensaadi qui s’appuie sur les statistiques officielles, en Algérie, rappelle que près de 6,2 millions de personnes ne sont pas affiliées à l’administration fiscale contre 4,7 millions de personnes bénéficiant d’une couverture sociale, ce qui donne un taux de non affiliation de 57% des travailleurs versés dans l’informel. D’où un impact certain sur les recettes fiscales et parafiscales nationales, lesquelles accusent de ce fait un manque à gagner chronique.
Djamila Bensaadi signale alors, et sur la base de données du Bureau international du travail « BIT » et de celles de certains experts, que l’intégration de l’économie informelle vers l’économie formelle devient urgente, dès lors qu’elle contribue à la résorption de l’excédent de main d’œuvre.
L’article de cette experte signale par ailleurs que l’activité informelle aura souvent été une soupape de sécurité en contribuant à contenir la grogne sociale. « Elle a eu pour effet une réduction du taux de chômage, en Algérie, à hauteur de 20% sur une période de 15 ans, jusqu’à la fin des années 2000 » Note-t-elle en renvoyant à la publication hebdomadaire panafricaine, Jeune Afrique.
Loin de défendre l’informel, Djamila Bensaadi estime au contraire qu’il est temps de faire preuve d’imagination et d’innovation afin de concevoir une stratégie de régularisation des activités informelles. Elle cite à ce titre l’innovation dans le domaine financier et bancaire. Elle livre quelques pistes à même de baliser le vaste chantier de réformes réglementaires à envisager, notamment l’instauration d’un impôt en adéquation avec l’activité économique sachant que certaines activités revêtent un caractère saisonnier.
Mais également la promotion de la réforme relative au droit du travail (flexibilité des contrats/emplois), ainsi que la restaurer de la confiance à travers des mesures de lutte contre la corruption.
Elle évoque enfin la bancarisation de l’argent circulant hors circuit bancaire, comme elle appelle à proscrire la culture du cash par la mise en place des instruments de paiements électroniques.