Marcel VAN DE PAS, Wiko : "Les jeunes sont le moteur de nos produits" - Maghreb Emergent

Marcel VAN DE PAS, Wiko : “Les jeunes sont le moteur de nos produits”

Wiko Algérie
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Wiko, la marque française de téléphones mobiles et smartphone, “dégage un feeling”. Certains comparent la démarche de la firme, de se distinguer par rapport à la concurrence, à celle d’Apple. Ce qui n’est pas pour déplaire au Directeur Afrique de Wiko, Marcel VAN DE PAS, rencontré en marge du Med-IT 2014.

 

Wiko s’est introduite sur le marché des smartphone avec comme image d’apporter de la différence par rapport aux autres marques.

Wiko est différente parce qu’on fait des choix de technologie en fonction de l’usage des téléphones. Par exemple, on ne voit pas d’intérêt de mettre des altimètres pour savoir à quelle hauteur est votre avion en vol. Ou bien la technologie NFC. Il n’y a pas d’applications dans la vie, alors pourquoi la mettre dans un téléphone. Dans le choix de la mémoire, pourquoi mettre 64 ou 128 Go, quand tout le monde peut mettre tous ses contenus (photos et autres) dans le cloud, le compte Gmail ou autre. Par contre, sur d’autres modèles de notre marque, on va mettre du 8 mégapixels dans une camera parce qu’un jeune est très intéressé d’avoir de meilleures selfies.
On est très intéressant parce qu’on propose des téléphones sur une large gamme. Des gens qui ne pouvaient pas acheter un smartphone auparavant, maintenant avec Wiko, ils peuvent. Nos smartphones commencent à 7490 DA, à une qualité européenne, à ce prix là c’est du jamais vu.
Après on est différent aussi sur notre façon de communiquer. On cherche à toucher notre cible à travers les réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter, ou YouTube, mais aussi à travers des évènements qui les touchent. Et quand on fait un sponsoring, on ne s’affiche pas avec un gros panneau. On met une tente, à côté de l’événement, et on fait venir les gens qu’on a contactés via Facebook. Et les gens trouvent ça cool.

 

En réduisant le recours à des pubs qui coutent cher, vous réduisez vos charges.

Tout à fait. C’est ce qui se traduit sur les prix de nos produits. Du coup, on met le smartphone disponible pour une grande partie de la population.

 

Dans le choix des composants de vos smartphones vous avez recours aussi à des fabricants moins chers ?

Non, la fabrication de nos smartphones nous appartient. On ne soustraite pas. Nous avons nos propres ingénieurs et nos machines. Comme ça on garde la main sur le processus technologique, sur la qualité, et on gagne en marge. Par ailleurs, nous avons notre propre système d’achat. Ce qui est sûr, c’est que nous achetons des composants de qualité A. il y a plusieurs gradations dans les composants. Nous prenons les meilleures classifications aux meilleurs rapports qualité/prix. S’il y a une rupture de composants, on arrête le produit. On ne prend pas un composant de moindre qualité pour continuer le produit. C’est notre démarche.

 

Ça vous est déjà arrivé ?

Oui, il nous est déjà arrivé d’arrêter la fabrication d’un modèle en raison d’une rupture d’un ou de plusieurs composants. J’en ai un, le Wiko Slide, qui a très bien marché, mais dont a dû arrêter la fabrication en raisons de perturbations dans l’approvisionnement dans certains composants, notamment la camera.
Nous sommes aussi différents dans l’écoute des utilisateurs. A Marseille, dans notre siège, nous avons un centre d’appel, qui est en contact avec le consommateur. Il est au milieu des bureaux, entre les départements. On les entend tout le temps et on voit ce qui se dit avec les utilisateurs pour garder la température du marché. Avec le centre d’appel et les réseaux sociaux, on comprend mieux ce que recherche le consommateur, et c’est lui qui décide de ce qu’on va produire.

 

Quelles sont les catégories de consommateurs que vous  ciblez ?

Notre gamme est faite pour toutes sortes d’usages.  Certains utilisateurs cherchent des produits simples. Ils ne veulent pas se prendre la tête. D’autres, un usage plus sophistiqué, et donc cherchent plus de technologie. Par exemple, en haut de gamme, la famille HighWay, est dotée d’un processeur Octa-core de Nvidia, qui est connue sur le marché du gaming (jeux, ndlr), et tous les composants derniers cris. A l’autre côté, on a les “Lubi3”, “Riff” ou “Kar 3”, qui sont des téléphones mobiles uniquement destiné à la voix, et qui sont très important encore pour des régions en Afrique, où plus de la moitié du marché n’est pas encore prête pour l’Internet. Les prix de ces téléphones commencent à 2590 DA en Algérie.

 

Les prix du haut de gamme Wiko vont jusqu’à quelle limite ?

Jusqu’à 30.000 DA. On va peut être tenter une nouvelle gamme à 35.000 DA, mais on s’arrête là. Il y a aussi des smartphones à 10.000 et 15.000 DA. C’est là notre puissance. Nous offrons du haut de gamme à des prix très raisonnables.
Les jeunes sont les “early adapters” de nos produits. Eux qui sont constamment sur Facebook, ils ont déjà compris que le Wiko est arrivé. Ce n’est pas la peine de trop leur expliquer le CPU, la RAM…, ils ont compris. C’est eux qui sont le moteur de la marque.

 

Avez vous des applications propres à vous ?

On est totalement Android.

 

Vous n’êtes pas tentés d’aller vers d’autres systèmes d’exploitations mobiles, comme celui de Firefox ?

 Android fait plus de 80% de parts de marché. Si demain les gens cherchent un autre système d’exploitation, on va bien sûr évoluer pour suivre les besoins de nos consommateurs.

 

Parlez nous de Wiko Algérie.

L’équipe Wiko Algérie, dont le bureau depuis le début de l’année, est composée de 15 personnes. C’est eux qui gèrent les ventes, le service après-vente, et la page Facebook. A travers notre partenaire Darkom, les gens peuvent ramener leurs téléphones pour une réparation ou un échange, dans le cadre de la garantie légale. Nos techniciens, algériens, ont été formés à Marseille. On est présent dans 25 pays. On a lancé récemment notre représentation au Kenya et au Nigeria. Le Maroc et l’Afrique du Sud sont sur le radar.

 

Certains estiment que Wiko ressemble un peu à Apple, et que ses adeptes sont de fervents convaincus des capacités des produits.

C’est un compliment que d’être comparé à Apple. Je trouve que c’est un grand challenger sur le marché.

 

Vous ne comptez pas copier Apple ?

Non, justement, nous avons notre propre démarche. En plus, eux sont sur un système différent, une logique différente, fermés sur iTunes et iOS. Nous on est ouvert totalement avec Android.

 

Vous excluez de lancer un jour votre propre service de musique, par exemple ?

Non, ce n’est pas dans notre programme.

 

Même si le marché le demande ?

(Rires) On suivra les tendances du marché. Mais je ne pense pas que nos clients nous demanderont de lancer une sorte de iTunes. Nos consommateurs préfèrent généralement garder leurs musiques et leurs photos dans le cloud.
On préfère rester simples et efficaces, en nous concentrant sur nos produits et leur amélioration.

 

Vous pensez avoir apporté votre touche dans la fabrication des smartphones ?

Oui. On travaille beaucoup sur le design. Celui de “Getaway” est un très bon exemple. Doté d’un écran 5’’, de 7,2 mm d’épaisseur, avec une ligne en pur aluminium, et du cuire derrière. C’est un très beau smartphone, que je suis fier d’exposer là où je vais.

 

Des tablettes Wiko, c’est pour quand ?

Nous sommes en cours d’évolution de notre Roadmap. Mais si un jour nous devrions lancer une tablette, elle sera différente de celles qui existent. On cherche la différentiation. On veut cibler ce que cherche le consommateur qu’il ne trouve pas ailleurs. Et c’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant à ce sujet.

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