Les travaux de restauration ont porté notamment sur l’aménagement du bâtiment et des espaces de lecture et sur la restauration des manuscrits. La mission de restauration était complexe, mais Chaouni a réussi à maintenir l’esprit et l’âme de cette bibliothèque, ainsi que l’esprit du bâtiment d’origine, qui devait être plus fonctionnel pour les visiteurs et utilisateurs d’aujourd’hui.
Moment de grande émotion parmi les habitants du vieux Fès, Fès-el Bali: la grande bibliothèque de la légendaire et plusieurs fois séculaire université-mosquée Al Karawiyine, ce quartier du vieux Fès fondé par des réfugiés tunisiens originaires de Kairouan, a ouvert de nouveau ses portes, mercredi 8 juin 2016.
Après la restauration de la mosquée et de ses dépendances entre 2007 et 2010, en 2012 le ministère de la Culture marocain a sollicité l’architecte Aziza Chaouni pour réhabiliter l’espace et redonner vie à des centaines d’ouvrages écrits il y a de cela plus de 1.000 ans.
Les travaux de restauration ont porté notamment sur l’aménagement du bâtiment et des espaces de lecture et sur la restauration des manuscrits. La mission de restauration était complexe, mais Chaouni a réussi à maintenir l’esprit et l’âme de cette bibliothèque, ainsi que l’esprit du bâtiment d’origine, qui devait être plus fonctionnel pour les visiteurs et utilisateurs d’aujourd’hui.
La nouvelle bibliothèque comprend notamment une salle de lecture, une salle de conférences, un laboratoire de restauration des manuscrits et une collection de livres rares. Une salle datant du XIIe siècle abritera un espace d’exposition consacré à l’art marocain. Cerise sur le gâteau, les visiteurs vont y trouver un café entouré de livres anciens, et auront accès, pour la première fois, aux manuscrits uniques et bien conservés de la bibliothèque.
Une histoire riche, celle d’une Tunisienne
Considérée comme une des plus anciennes du monde musulman, la mosquée Al Karawiyine de Fès a été la première université du Maroc, à l’époque fréquentée par des lettrés célèbres tels qu’Ibn Khaldoun, Ibn Al Khatib, ou Ibn Rochd. Son origine remonte à l’arrivée de réfugiés tunisiens, de la ville de Kairouan, à Fès.
La mosquée elle-même a été fondée par une femme en 859, Fatima Bint Mohamed Ben Abdellah el-Fihri, fille d’un riche réfugié de Kairouan. Elle a été ensuite agrandie et enrichie dés 956 par différentes dynasties (almohades, mérinides, saâdiens et alaouites). Elle a une capacité de 20.000 personnes.
L’UNESCO a classé le site comme le plus vieil établissement académique du monde encore opérationnel. Il abrite des livres anciens de théologie, de droit, de grammaire ou encore d’astronomie. Le vieux Fès, ou Fès-el Bali, entre le quartier des tanneurs, des bijoutiers et des dinandiers, celui des Andalous, et des Karawiyine, jusqu’à Bab Bou Jeloud, recèle encore bien des mystères, cachés au détour de ses plus de 10.000 ruelles ou drouba, les unes plus petites que les autres. C’est aussi le foyer d’une riche industrie du cuir, de la bijouterie et de la dinanderie, de la maroquinerie, qui ont fait la réputation de la vielle médina marocaine, l’ancienne capitale spirituelle du royaume.