Le gouvernement marocain a lancé hier vendredi une opération attendue par le monde du travail. Les travailleurs ayant perdu involontairement leur emploi percevront une indemnité d’équivalent 70% du salaire perçu dans la limite du SMIG, valable pour une durée de 6 mois.
C’est sous l’appellation d’indemnité pour perte d’emploi (IPE), que le gouvernement de Abdelilah Benkraine a lancé une opération, orientée officiellement vers »les travailleurs ayant perdu involontairement leur emploi ». Le ministre marocain de l’économie et des Finances Mohamed Boussaid, qui a procédé à son lancement, estime que cette opération fait partie de la politique locale de protection sociale des travailleurs déclarés »à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ayant perdu leur emploi de façon involontaire ». Globalement, le dispositif de l’IPE »permet de garantir une indemnisation financière » aux travailleurs qui ont perdu leur emploi, mais également pour leur faciliter une rapide réinsertion sociale. Cette prestation consiste, selon le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales Abdeslam Seddiki, en un versement d’un montant équivalent à 70% du salaire perçu dans la limite du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), et valable pour une durée de 6 mois. La contribution de l’Etat dans ce dispositif porte sur un fonds fixé à 500 millions de dirhams étalé sur trois années: 250 MDH au cours de la première année, 125 MDH au cours de la deuxième année et 125 MDH la troisième, selon le ministre du travail. Le directeur de la CNSS, a indiqué que près de 3.620 demandes éligibles à cette indemnisation ont été reçues par la Caisse en particulier des secteurs des textiles, l’industrie et le bâtiment. Ces secteurs sont les plus concernés par des délocalisations de franchises européennes et américaines, en particulier les entreprises de textiles-habillement. Saïd Ahmidouch, directeur de la CNSS estime que ce dispositif devrait jouer pleinement son rôle de « bouée de sauvetage » dont pourront se servir les bénéficiaires de l’IPE pendant une durée de 6 mois, pas plus.
Economie en perte de vitesse
Résultat direct du marasme économique au Maroc depuis plusieurs années, près de trois personnes sur dix (29,2%) ont perdu leur travail à la suite de licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur. Dans sa dernière note sur l’état du marché du travail en 2014 au Maroc, le Haut Commissariat au Plan (HCP), a annoncé que le taux de chômage s’est établi en légère hausse à 9,9 % entre les années 2013 et 2014. Un an auparavant, ce taux était de 9,2 %, soit une hausse de 0,7 points, explique le HCP. Selon des économistes marocains, il faut en fait une croissance d’au moins 5 à 6% par an pour que le taux de chômage descende à moins de 9% avec le recrutement d’au moins 180.000 travailleurs. Et, »il faut une croissance à deux chiffres pour espérer présenter une offre de travail globale quantitativement satisfaisante pour éponger le passif cumulé », précisent les mêmes milieux. Ce qui devrait stopper les »pertes d’emplois » dues au marasme économique.