Située à Ouarzazate dans le sud du Maroc, la centrale Noor I (160 MW en technologie thermo-solaire à capteurs cylindro-parabolique), devrait entrer en activité d’ici la fin décembre. « Le site a été un référentiel important en termes de projets énergétiques développés au Maroc dans le contexte de la COP21 », explique une source proche du dossier.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 500.000 plaques réfléchissantes incurvées sur 800 rangées, plantées sur 480 hectares de superficie. Cela équivaut à l’alimentation en électricité de 700.000 foyers marocains.
Avec une capacité totale de production d’électricité de 580 megawatts (MW), le parc de Ouarzazate deviendra le « plus grand complexe d’énergie solaire au monde », selon ses concepteurs.
Le Maroc ne compte pas d’importantes réserves d’hydrocarbures, mais jouit d’un potentiel indéniable dans le domaine de l’énergie solaire avec plus de 3.000 h/an d’ensoleillement. Ce potentiel solaire, conjugué à celui de l’énergie éolienne, permet au royaume de développer un ambitieux plan de développement des énergies renouvelables qui doit lui permettre de subvenir à 42% de ses besoins énergétiques par ce biais à l’horizon 2020.
Dans ce cadre, le roi du Maroc Mohamed VI avait lancé en mai 2013 les travaux de la première phase de Noor, d’un coût de 600 millions d’euros. Un millier d’ouvriers ont été mobilisés. Suivront les parcs Noor 2 et 3 en 2016 et 2017 tandis que l’appel d’offre a été ouvert pour Noor 4. Avec une capacité de production d’électricité de 160 mégawatts, Noor1 est censé permettre au Maroc de réduire de manière importante ses émissions de gaz à effet de serre. Sachant que le Maroc a adopté un plan solaire ambitieux qui lui permettra d’économiser 1 million de tonnes équivalents pétrole (TEP) de combustibles par an et d’éviter l’émission de 5,3 millions de tonnes de CO2.
Selon les estimations du ministère marocain de l’Energie, le complexe permettra d’éviter l’émission de 240.000 tonnes de CO2 par an. Et même 522.000 tonnes quand Noor2 et Noor3 seront opérationnels. Le projet Noor2 est une centrale solaire basée sur la technologie de l’énergie solaire concentrée (ESC), d’une capacité de 200MW et utilisant des miroirs paraboliques avec un système de stockage thermique de 7,2 heures à sels fondus, alors que le projet Noor3 est une centrale solaire de 150MW basée sur la technologie de l’énergie solaire concentrée (ESC), utilisant la technologie des centrales à tour avec une capacité de stockage à sels fondus de 8 heures.
Les deux projets représentent la 2ème phase du complexe solaire Noor impulsé par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen) dans le cadre du Plan solaire marocain Noor, dont le but est de produire un minimum de 2 gigawatts d’énergie solaire, ce qui équivaut à environ 14 % de la capacité de production installée du Maroc en 2020.
En plus de ses projets solaires, le Maroc a également inauguré fin 2014 à Tarfaya (sud-ouest) le plus grand parc éolien d’Afrique (300 MW). Le coût total de ces différents projets s’élève à 13,1 milliards de dollars (12 milliards d’euros), soit 60% des investissements en énergie du Maroc. Outre les énergies renouvelables, le Maroc avait également annoncé l’an dernier un vaste projet de développement gazier, destiné à réduire la dépendance énergétique du Maroc et qui nécessitera 4,6 milliards de dollars d’investissements. Rabat est déterminé à poursuivre le développement des énergies renouvelables au-delà de cette date afin de tenir son objectif de réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.