Après une hausse de 4,7% prévue pour 2015, la croissance économique du Maroc devrait enregistrer une inflexion en 2016, annonce le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI).
La croissance du Maroc en 2016 sera moins vigoureuse qu’en 2015, prévient le FMI pour qui l’économie marocaine devrait faire face aux risques géopolitiques et prévient contre la montée du chômage, dont celui des jeunes. L’économie marocaine devrait enregistrer un recul de la croissance l’année prochaine à 3,1% contre 4,7% en 2015, indique le Fonds, à l’issue d’une mission de consultations au Maroc au titre de l’article VI. Dans un communiqué rendu publique jeudi à Washington, la mission du FMI estime que les perspectives de croissance au Maroc restaient vulnérables à moyen terme car trop dépendantes des facteurs extérieurs, en particulier une éventuelle baisse de la croissance dans la zone euro ou une remontée des prix de pétrole.
Croissance fragile
A moyen terme, la croissance «restera vulnérable en raison des facteurs extérieurs et des risques géopolitiques», a indiqué le FMI dans son communiqué. Le Fonds souligne que le PIB agricole va se contracter en 2016 à -1,8%, après une hausse de 15,2% en 2015. Par ailleurs, le MI relève que la baisse prévue du déficit budgétaire en 2015 est imputable à la chute des cours de brut et n’est pas ‘’ le résultat d’une politique budgétaire efficace’, car le Maroc a profité de la baisse des cours de pétrole à l’international pour réduire sa facture des importations de produits énergétiques. La loi de Finances pour 2016 table sur une croissance modeste de 3%, la poursuite de la réduction du déficit budgétaire à 3,5% et une inflation maîtrisée à 1,7%. Au mois de juin dernier, le HCP avait déjà prévu dans son dernier budget économique exploratoire une décrue de la croissance économique marocaine à 2,16% du fait d’une production agricole moins bonne. La dette publique devrait dépasser 81% du PIB l’an prochain, prévient le HCP.
Eviter la bombe du chômage
D’autre part, les experts du Fonds mettant le gouvernement marocain en garde contre une hausse du chômage, notamment celui des jeunes. Selon le Haut Commissariat marocain au Plan (HCP), le taux de chômage s’est établi à 10,1% au 3eme trimestre 2015 contre 9,6% en 2014. Le chômage parmi les jeunes est de 21,4% et presque 30% pour les jeunes diplômés. Dès lors, le Fonds a appelé le Maroc a revoir sa politique sociale et réformer le marché du travail et mieux gérer les dépenses publiques. Dans le chapitre des recommandations, le Fonds poursuit en appelant le gouvernement à mettre en place des réformes structurelles pour améliorer la croissance économique, baisser le déficit budgétaire et améliorer le marché du travail. Seule bonne note, le Fonds a salué la gestion macroéconomique “prudente” adoptée par le Maroc, une gestion qui a permis de relancer la croissance dans le pays. Elle a également donné lieu à des résultats positifs en matière de réduction du taux du chômage et de la pauvreté, note le FMI, qui estime enfin que ‘’la perspective à moyen terme est favorable, mais reste vulnérable à des conditions externes fragiles et aux risques géopolitiques’’.