Entre 2008 et 2014, la branche du textile et cuir avait perdu environ 119 000 emplois, dont 32 000 postes entre 2013 et 2014. Les entreprises de la branche ont procédé à un réajustement de leurs effectifs employés, à la suite du ralentissement de leur activité, accentué par les effets de la dernière crise économique mondiale.
L’emploi dans la branche textile et cuir au Maroc est resté en retrait en 2014 par rapport à l’année d’avant, selon les données du Haut commissariat au Plan (HCP) l’organe national de la planification économique du Maroc, créé en 2003. « La reprise des exportations n’aurait pas permis de réamorcer immédiatement de nouvelles créations d’emplois. Une perte de 32 000 postes a même été enregistrée entre 2013 et 2014, soit une réduction de 7% en variation annuelle », note le HCP mettant l’accent sur la « déconnexion » entre emplois et exportations dans le secteur de l’industrie du textile et du cuir entre 2013 et 2014. Ces pertes ont été, principalement, le fait d’une réduction de 14% des effectifs employés dans le textile, 4,6% dans l’habillement et 8,6% dans les activités de la chaussure, ajoute la même source. Des pertes qui s’inscrivent, globalement, dans le prolongement de la tendance baissière qui avait marqué les activités du textile et du cuir depuis 2007, observe le HCP. Entre 2008 et 2014, la branche du textile et cuir avait perdu environ 119 000 emplois. Les entreprises de la branche avaient procédé à un réajustement de leurs effectifs employés, à la suite du ralentissement de leur activité, accentué par les effets de la dernière crise économique internationale. « En 2014, elles ont été plus prudentes quant à la répercussion des effets de la récente reprise des exportations sur l’emploi, en raison notamment des faibles performances économiques qui marquent encore ses principaux débouchés à l’export, en l’occurrence la France et le Portugal », fait remarquer le HCP.
Déconnexion entre l’évolution des exportations et l’emploi
Le HCP relève dans son bilan la déconnexion entre l’évolution des exportations et l’emploi de la branche du textile et du cuir laquelle a été, globalement, constante depuis 2007. « Cette situation est révélatrice d’une forte hétérogénéité de la structure productive de la branche : la part des unités qui emploient moins de 6 personnes dépasse 51%, alors que celles disposant d’une comptabilité organisée et occupant plus de 50 personnes n’excède pas 15,7% », estime la même source. En termes de composition des emplois créés, une part de 70% des actifs occupés ne dispose pas d’une couverture médicale et constituée principalement des actifs saisonniers, occasionnels ou non- rémunérés. Pour les salariés, plus de 3 employés sur 5 qui exercent dans la branche ne disposent pas d’un contrat de travail.
Progression des exportations des vêtements confectionnés en 2014
En 2014, la valeur ajoutée des industries du textile et du cuir se serait améliorée de 1,2%, en variation annuelle, après avoir régressé de 2,7% en 2013, relève le HCP. « Cette reprise aurait été, principalement, portée par le redressement de la production des unités de l’habillement et du textile, notamment les vêtements, les tapis, les articles à maille et de voyage ». Les autres industries auraient réalisé des évolutions modestes ou en baisse. « La relance des activités du textile et cuir aurait été principalement attribuable à l’amélioration de la demande extérieure adressée aux produits de la branche, note l’organe national de la planification économique marocain. C’est ainsi que les exportations des vêtements confectionnés et des chaussures ont progressé de 5,3% et 3% en 2014, profitant du raffermissement des importations de l’Espagne et des Etats-Unis. Ces performances avaient porté la contribution des ventes extérieures de la branche du textile et cuir à 16,7% du total exporté en 2014, contre une part moyenne de 17,6% au cours des quatre dernières années et de 23,4% entre 2007 et 2010.