Maroc - Les prévisions de croissance en 2014 font l’objet d’une véritable guerre des chiffres - Maghreb Emergent

Maroc – Les prévisions de croissance en 2014 font l’objet d’une véritable guerre des chiffres

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La guerre des chiffres sur les prévisions de croissance en 2014 reprend de plus belle. Alors que le gouvernement dirigé par les islamistes du PJD maintient ses prévisions de 4,2%, le Haut commissariat au Plan parle, lui, de seulement 2,5%.

 

Le directeur du Haut Commissariat marocain au Plan (HCP), Ahmed Lahimi Alami, maintient ses prévisions de croissance pour 2014 défiant de nouveau le gouvernement Benkirane. Dans une conférence de presse animée le week-end dernier à Casablanca, la capitale économique du royaume, il a réaffirmé que la croissance pour 2014 ne dépassera guère 2,5% du fait d’une baisse des activités agricoles impactées par une baisse de la pluviométrie, ainsi que de la pêche.

“Cette fois, il s’agit du recul attendu de 2,3 % de la valeur ajoutée des activités de pêche en 2014, après une forte croissance de 18,7 % l’année précédente, ce qui va tirer vers le bas la contribution du secteur primaire”, a expliqué Ahmed Lahlimi. En outre, la croissance prévue ne devrait générer, selon lui, qu’un volume net d’emplois de 52.000 postes, alors que le taux de chômage avoisinerait 10%, au même niveau que le Premier trimestre 2014.

Les nouvelles prévisions du HCP sont confirmées par celles de Bank Al Maghrib (banque centrale marocaine), qui a annoncé la semaine dernière que le taux de croissance du PIB devrait se situer en 2014entre 2,5 et 3%.

 

Le ”warning” du CMC

 

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) avait donné une alerte au premier trimestre sur la baisse de la croissance économique marocaine en 2014. Il avait exprimé ses craintes qu’elle ne se contracte à 2,7% seulement, contre 4% prévus dans la loi de finances pour 2014.

Pour les analystes du CMC, la faible performance attendue serait le résultat de mauvaises performances du secteur agricole, touché par une baisse de la pluviométrie, contrairement à 2013, année de bonne production agricole. « Une campagne céréalière modeste signifie moins de revenus, et donc moins de consommation qui, avec l’investissement public, restent les deux moteurs essentiels du PIB », selon Habib El Malki, président du CMC. 

Le secteur agricole marocain représente 19% du PIB et emploie 45% de la main d’œuvre active.

 

El Malki-Lahlimi vs Benkirane

 

Pour Habib El Malki, les hypothèses sur lesquelles le gouvernement a bâti le budget sont irréalistes :  « Une mauvaise production agricole aura un effet d’entraînement sur les autres indicateurs économiques, dont la consommation des ménages, qui ne devrait augmenter que de 0,2 point par rapport à 2013. » En outre, l’objectif de ramener le déficit du PIB à 5,5% paraît presque irréalisable, toujours selon le CMC.

Dans leurs prévisions sur la croissance économique au Maroc en 2014, la Banque mondiale a prédit 3,6 %, l’ONU 4 %, le FMI 3,9 % et l’assureur français Coface 3,8 %. Le gouvernement Benkirane a prévu dans la loi de finances 2014 un taux de croissance de 4,2% et un déficit du PIB de moins de 5%.

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