Les producteurs de vin du Maroc cherchent à conquérir les marchés mondiaux et rétablir la culture de la vigne dans le pays, malgré l’absence de soutien de la part des autorités, écrit le Financial Times.
Le Maroc, ancienne colonie française, était l’un des centres de viniculture en Afrique, et occupait dans les années 1950 le troisième rang parmi les plus grands exportateurs de vin.
Cependant, après l’accession à l’indépendance en 1956, la plupart des vignes ont été nationalisées et sont bientôt tombées en décrépitude.
Le rétablissement du secteur n’a commencé que dans les années 1990, lorsque le roi Hassan II, qui avait fait ses études à l’Université de Bordeaux, a invité des spécialistes français et attiré des investisseurs internationaux.
Il a notamment octroyé 1.100 hectares à l’homme d’affaires Brahim Zniber, qui a fondé et élargi l’entreprise vinicole Celliers de Meknes, la plus grande du pays.
A l’heure actuelle, le Maroc est le deuxième exportateur africain de vin, ne le cédant qu’à l’Afrique du Sud. Cependant, le décalage est important: seulement 52.000 hectolitres contre 4 millions d’hectolitres des Sud-Africains, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Le pays produit quotidiennement quelque 35 millions de bouteilles de vin, employant dans ce secteur 20.000 personnes.
Les vins marocains se distinguent par le respect de l’environnement dans leur production, car le climat favorable permet de se passer d’herbicides et d’autres produits chimiques dans la culture de la vigne.
Néanmoins, sous le nouveau roi, Mohammed VI, le secteur vinicole n’obtient guère de soutien de la part de l’État et est fortement imposé. En outre, le réseau de supermarchés Marjane a arrêté, en 2014, de vendre de l’alcool aux habitants de ce pays musulman. C’est pourquoi les vignerons marocains espèrent élargir leurs activités sur les marchés étrangers.
Celliers de Meknes n’exporte que 5% de sa production mais cherche à augmenter ces volumes, indique Josselin Desprez de Gesincourt, directeur de marketing de la firme. Outre l’Europe, la compagnie cible les marchés des États-Unis, de l’Asie et de la Russie.