Dans son « bilan de l’évolution de la situation du marché des télécommunications sur la période 2010-2015 », le régulateur marocain des télécommunications constate « une amélioration significative des différents indicateurs d’usage, de parcs et de prix », en particulier dans le « mobile et l’Internet ».
Dans un document intitulé « Evolution en chiffres du marché national des télécommunications sur la période 2010-2015 », l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT – Maroc), fait état d’une « forte croissance » des usages et d’une « baisse des prix » dans le mobile et l’Internet.
Le parc mobile au Maroc a augmenté de 11,1 millions entre 2010 et 2015, passant respectivement de 31,98 à 43,08 millions d’abonnés, ce qui représente un taux de pénétration de 127%. A noter, que le nombre d’abonnés mobiles a baissé d’un million en 2015 par rapport à 2014 où il était de 44,11 millions.
L’ANRT constate une « forte augmentation des usages » dans la période considérée, passant de 41 à 101 minutes/mois/abonné mobile, soit une hausse de 146%. Cette hausse de la consommation a entrainé une baisse des prix. Ainsi, le « revenu moyen par minute » (ARPM) des opérateurs qui était de 1,12 Dirhams hors taxe (DHHT) en 2010, est passé à 0,27 DHHT en 2015, « soit une baisse de près de 76% » en cinq ans. « Les prix des SMS ont suivi la même tendance de baisse pour atteindre un ARPM de 0.03 DHHT/message fin 2015 (contre 0.36 DHHT/message en 2010, ndlr), soit une baisse d’environ 92% en comparaison avec l’année 2010 », précise aussi l’ANRT.
Pour comparer les prix pratiqués au Maroc avec d’autres pays de la région, l’ANRT cite « le rapport 2015 du cabinet Arab Advisors Group (AAG) spécialisé dans le benchmark des tarifs du monde arabe ». Selon les chiffres rapportés, les « tarifs moyens des forfaits postpayés dans les pays arabes » placent le Maroc parmi les « moins chers » avec 14,76 dollars (TTC), contre 20,56 $ pour l’Egypte, 48,85 $ pour l’Algérie, 53,91 $ pour la Tunisie, et 81,3 $ pour la Libye.
Selon le rapport de l’ANRT, « pour les tarifs prépayés, le cabinet AAG a classé le Maroc dans la moyenne des pays arabes en se basant sur le prix facial (4.2 DH TTC/min voix) ». « Or, le prix facial ne tient pas compte des offres promotionnelles qui tendent à devenir des offres permanentes », ajoute le régulateur marocain qui estime que « la prise en compte desdites promotions montre que le tarif moyen du panier prépayé du Maroc, mesuré par le revenu moyen par minute « ARPM » (0.32 DHTTC), devrait positionner le Maroc parmi les pays les moins chers dudit benchmark ».
Baisse de la facture ADSL et Internet Mobile
La baisse des prix a été également constatée dans l’Internet fixe (ADSL) et mobile (3G et 4G depuis juillet dernier). Sur près de 14,5 millions d’abonnés à l’Internet au Maroc, plus de 90%, soit 13,3 millions d’usagers souscrivent à des abonnements mobiles de 3e ou 4e génération. En deux ans, entre 2013 et 2015, le nombre d’abonnements à l’Internet mobile est passé de 4,9 à 13,3 millions. L’ADSL est en quasi stagnation depuis 2014 (1,0 million) avec environ 1,1 million d’abonnés enregistrés à fin 2015. Toujours selon les chiffres de l’ANRT, la « facture mensuelle Internet (ADSL et Internet Mobile) a enregistré une baisse importante de l’ordre de 70% sur la période 2010-2015 ». Pour l’Internet Mobile, elle s’est s’établie à 17 DHHT/mois en 2015 contre 58 DHHT/mois en 2010, « soit une baisse de 71% ». La facture de l’ADSL est passée de 139 à 94 DHHT/mois soit une « baisse de près de 32% durant la même période ».
Citant les tarifs de l’Internet mobile dans le monde arabe « publiés en 2015 par le cabinet précité AAG », « pour un téléchargement d’un volume de 1GB, le Maroc se positionne au rang du pays le moins cher de la zone arabe » avec un montant de 2 $ TTC, contre 9,49 $TTC pour l’Algérie.
Pour les tarifs de l’ADSL (pour des débits compris entre 1 et 10 Mbits), le tarif est de 12 $/mois/abonné au Maroc, contre 15 $ en Tunisie, 30 $ en Algérie, 46 $ en Egypte, et 93 $ en Mauritanie, ajoute le rapport de l’ANRT qui cite les données du cabinet AAG.