La 6ème édition de Marrakech Security Forum (Africa Sec-2015), qui s’est ouverte vendredi à Marrakech (sud du Maroc), connaît la participation de plus de 300 hauts responsables civils, militaires, sécuritaires, experts et représentants d’organisations internationales, venus de 60 pays.
Lors de la session inaugurale sur « les défis sécuritaires partagés », les participants ont tous été unanimes de souligner que le risque terroriste qui plane sur l’Afrique est d’une telle ampleur et telle intensité qu’il convient de procéder, sans délai, à la conception d’une approche holistique pondérant sécurité et développement et stimulant un partage plus dense, entre les Etats africains, des défis terroristes guettant le continent.
La rencontre, organisée sur le thème « L’Afrique face aux menaces transnationales et asymétriques », s’est érigée au fil des éditions comme l’espace unique de débats, d’analyse et d’échanges d’expériences sur la sécurité en Afrique, indique le Centre marocain des études stratégiques (CMES), organisateur de ce Forum en partenariat avec la Fédération africaine des études stratégiques (FAES).
La 6e édition du Forum aborde une multitude de sujets d’actualité relatifs à la sécurité sur le continent dont « Les fragilités sécuritaires en Afrique du Nord et la progression des menaces transnationales asymétriques », « Le Sahel-Sahara : des conflits mal éteints ou le risque d’un nouveau cycle de violences », « Les foyers de séparatisme et de rébellion : des zones grises dans un espace sahélo-saharien instable ».
S’arrêter sur les failles sécuritaires
La conférence va ainsi traiter, deux jours durant, de la progression des menaces transnationales, les foyers de séparatisme et de rébellion dans l’espace sahélo-saharien, les menaces émergeantes de terrorisme chimique et biologique, les combattants terroristes étrangers, la cybercriminalité et le cyber-terrorisme et la situation en Libye.
Bref, cette édition permettra de s’arrêter sur les failles sécuritaires dont pâtit un continent très peu armé pour faire face aux menaces guettant le monde entier, notamment le terrorisme qui ne connaît plus de frontières, sachant que les deux pires organisations terroristes au monde, en l’occurrence Al Qaïda et le présumé « Etat islamique », sont déjà implantées en Afrique du Nord, en Libye, en Algérie et en Tunisie notamment, dans la région sahélo-saharienne (Mali, Niger, entre autres pays), et en Afrique méridionale (Somalie).
Les réseaux terroristes sont attirés par ces régions ayant de larges zones non administrées. Aujourd’hui, tous les pays de par le monde expriment une perception commune des enjeux de sécurité et de protection des populations dans ces régions dans un contexte international marqué par la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Tous mettent l’accent sur la nécessité d’une mobilisation collective contre la menace terroriste.
A noter que le Forum de Marrakech intervient au lendemain de l’annonce, faite le Maroc, d’une hausse de plus de 129% du nombre d’affaires de terrorisme en 2014. Selon le procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat, El Hassan Eddaki, le nombre des affaires de terrorisme enregistrées au cours de l’année 2014 a atteint 147 affaires contre 64 affaires en 2013, soit une hausse de 129,68%. Quelque 323 personnes ont été déférées devant le procureur général l’année dernière contre 138 personnes en 2013, a-t-il ajouté, mardi, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire au niveau de la Cour d’appel de Rabat et des tribunaux de première instance relevant de son ressort.
La hausse enregistrée dans le nombre des affaires de terrorisme est due aux « développements dans certains foyers de tension liés notamment à la situation dans des pays du Sahel, en Syrie et en Irak et au retour de ces foyers de certains jeunes marocains ou à leur tentative de s’y rendre », précise la même source.