Le laboratoire pharmaceutique allemand, Boehringer Ingelheim, a annoncé lundi, à Alger, la mise en oeuvre d’un partenariat pour la production du médicament pour le traitement de l’hypertension artérielle, « MicardisPlus », avec le producteur algéro-Turc Abdi İbrahim Remede Pharma.
Le partenariat entre les deux groupes, sous forme d’une joint-venture, d’une valeur totale de 20 millions d’euros couvre une période de 5 ans. La commercialisation de MicardisPlus est prévue pour 2021 en quantités limitées et augmentera progressivement. Ce partenariat comprendra un transfert technologique en équipements et en savoir-faire.
Prenant la parole, lors de la conférence de presse, le Dr Bachir Batel, Directeur Général et Responsable de la division Humain Pharma chez Boehringer Ingelheim en Afrique du Nord et de l’Ouest a déclaré que les investissements accrus du groupe allemand et son programme de partenariat en Algérie « constituent une réponse directe pour pallier les besoins de santé critiques liés à l’augmentation de l’hypertension chez les Algériens. L’objectif sous-jacent est de susciter des collaborations visant à renforcer les capacités nationales en matière de soins de santé ».
Le Dr Bachir Batel a indiqué que l’objectif recherché était de « travailler en collaboration avec nos partenaires pour renforcer les capacités de production, tout en développant et en facilitant les transferts de technologie et en garantissant aux patients l’accès aux médicaments nécessaires « .
Pour sa part, le Dr Mohamed Lamine Bousteila, cofondateur et membre du conseil d’administration et Abdi İbrahim Remede Pharma a exprimé sa satisfaction quant au partenariat avec le géant Allemand. Il a souligné que Abdi İbrahim Remede Pharma (AIRP) « est l’un des fabricants les plus importants en Algérie, ce qui lui a permis d’avoir les certifications Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL) d’une capacité de production de 51 millions d’unités par an, avec un investissement total de 50 millions de dollars et la création de plus de 300 emplois ».
Commercialisation éminente de Micardis
Le second partenariat qui verra le jour prochainement concerne la production locale du médicament pour le diabète de type 2 de la société « Jardiance », un projet qui avance bien.
A noter que le groupe allemand avait singé en 2016 une joint-venture pour la production locale de la molécule de Micardis avec le groupe pharmaceutique algérien Biopharm. La commercialisation de ce médicament pour les hypertendus est attendu pour ce premier trimestre 2019 ou au plus tard le début du 2ème trimestre.
Le remboursement et l’enregistrement, un point noir en Algérie
Le professeur Mourad Semghouni, président de la société savante algérienne de diabétologie a fustigé les ministères de la Santé et du Travail. « Nous attendons depuis longtemps des thérapeutiques innovantes en Algérie, et qui ne posent pas de problème sur le plan santé, surtout avec moins d’effets cardiovasculaires. Mais le souci c’est la dichotomie entre le ministère de la Santé et le ministère du Travail. Ces derniers mettent en doute la qualité des médicaments innovants, juste pour ne pas les refouler pour des raisons financières ». Les pouvoirs publics « nous disent qu’ils n’ont pas les moyens pour rembourser les coût des médicaments innovants, mais qu’ils évitent de mettre en doute la qualité des médicaments.