Après RSF, c’est au tour de l’ONG, Mena Right Group, de réagir au sévère réquisitoire du parquet près le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, prononcé dimanche à l’encontre du journaliste en détention, Ihsane El Kadi.
L’organisation a dénoncé « des accusations sans fondement » et a appelé à la libération du journaliste. « Le parquet a requis cinq ans de prison ferme à l’encontre du journaliste Ihsane El Kadi et il est prévu que le verdict soit prononcé le 2 avril. Détenu depuis le 24 décembre 2022 et poursuivis pour des accusations qui n’ont aucun fondement, nous exigeons sa libération », a indiqué Mena Right Group sur son compte Twitter.
Au terme du procès tenu dimanche 26 mars, le représentant du ministère public a requis cinq ans de prison ferme contre Ihsane El Kadi, assorti d’une amende de 70000 Da. II a réclamé aussi sa privation de la fonction publique durant cinq ans. Le parquet a également requis la saisie du matériel et les moyens de l’entrepris Interface Médias, éditrice de Radio M et Maghreb Emergent, utilisés pour l’activité audiovisuelle non « autorisée » et la fermeture des comptes dans lesquels il aurait perçu prétendument l’argent. Un réquisitoire jugé sévère et dénoncé par de nombreux acteurs de la société civile et politique, ainsi que les organisations Amnesty international et Reporter Sans Frontière.
Le procès du journaliste Ihsane El Kadi intervient au moment où le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté le rapport de l’examen périodique universel sur la situation des droits de l’homme dans le monde. L’Algérie, par la voix de son représentant permanent à l’ONU, Lazhar Soualem, a accepté 216, dont 4 partiellement, sur les 290 recommandations.
Mena Right Group, Euromed Rights et Cairo Institute For Human Rights Studies ont appelé, mardi 28 mars, dans une déclaration commune, l’Algérie à revoir ses positions sur les recommandations non acceptées.
« Nous demandons à l’Algérie de mettre en œuvre des recommandations reçues lors du dernier EPU, en particulier celles relatives à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, à l’interdiction de la torture, à la lutte contre le terrorisme et à l’indépendance de la justice. En outre, nous demandons instamment à l’Algérie de reconsidérer sa position sur les recommandations qui ont été simplement notées », lit-on sur le site officiel de Mena Right Group.
Les trois organisations ont également exprimé leur préoccupation, particulièrement sur la recommandation relative à la détention arbitraire. : « Nous les organisations sousssignées, sommes préoccupées par le fait que le gouvernement algérien s’est abstenu d’accepter les recommandations visant à renforcer les droits à la liberté d’expression, de réunions pacifiques et d’association. De nombreuses recommandations non acceptées par l’Algérie portaient sur les détentions arbitraires dans le pays, dont beaucoup sont effectuées sous couvert de la lutte contre le terrorisme »