Ils prenaient un café sur une terrasse, place Audin, quand ils ont été surpris par la police qui tentait d’empêcher les militants de Barakat de se rassembler à la veille de l’élection présidentielle du 17 avril dernier. Ils croupissent depuis en prison. Un collectif de militants se met en place pour leur libération.
Tous les manifestants arrêtés après avoir tenté de se rassembler place Audin, à l’appel du mouvement Barakat, à la veille du scrutin du 17 avril dernier, ont été relâchés peu après leur arrestation… Sauf deux jeunes, qui n’étaient que de passage sur les lieux et n’ont rien à voir avec le mouvement Barakat, selon leur avocat, Me Noureddine Benissad, dans une déclaration à Maghreb Emergent aujourd’hui. Il s’agit de Mohamed Kadi dit Mohand, 23 ans, étudiant et adhérent de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), et de son ami tunisien Moez Bennecir, 25 ans, assistant- éditeur dans une maison d’édition à Bejaia, Sefraber.
Ces deux jeunes ont été arrêtés sur la terrasse d’un café et présentés au procureur de la République le 20 avril dernier, après 4 jours de garde à vue. Ils croupissent depuis à la prison de Serkadji à Alger. Le magistrat instructeur les a inculpés et placés sous mandat de dépôt pour « attroupement non armé de nature à porter atteinte à l’ordre public ».
Mohamed Kadi et Moez Bennecir comparaîtront demain dimanche devant la Chambre d’accusation qui va qualifier les faits les impliquant. Mais leur avocat, Me Benissad, a introduit un appel pour annuler le mandat de dépôt et mettre fin à leur détention provisoire. « Nous plaidons la liberté provisoire en attendant la tenue de leur procès, parce qu’il n’y a aucune raison qui justifie la détention provisoire, prévue plutôt pour les cas graves », estime-t-il.
Me Benissad, qui se réjouit du fait que tous les manifestants arrêtés ce jour-là ont été relâchés, se pose néanmoins la question de savoir pourquoi les deux jeunes ont été inculpés, contrairement aux autres. Une question à laquelle il se dit incapable de trouver une réponse. « Ils n’étaient même pas au rassemblement ! », s’exclame-t-il.
Mobilisation
Sur un autre plan, la mobilisation des militants s’organise déjà pour exiger la libération des deux détenus. A l’initiative de militants du RAJ, un appel condamnant leur inculpation et exigeant leur libération rapide et inconditionnelle a été lancé. La pétition compte parmi ses premiers signataires, entre autres, le président du RAJ, Abdelouheb Fersaoui, le secrétaire général du Conseil des lycées d’Alger (CLA), Achour Idir, l’avocat et coordinateur du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’homme (RADDH), Amine Sidhoum, et leur avocat Noureddine Benissad en tant que président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).
Nous avons tenté de joindre la cellule de communication de la DGSN pour en savoir plus sur les conditions de l’arrestation de ces deux jeunes. En vain.