La société algérienne Condor Electronics, spécialisée dans l’industrie électronique et électroménagère, compte garder une place de leader national dans son secteur d’activité. Dans cet entretien accordé à Maghreb Emergent, à l’occasion de la Foire de la production nationale (FPN2022), le Directeur Général Adjoint de Condor, Mohamed Salah Daas, nous dévoile les dernières réalisations de l’entreprise.
Maghreb Emergent : Condor s’est lancé, depuis plusieurs années, dans la fabrication de différents produits électroniques, électroménagers, multimédias etc. Etes-vous arrivés aujourd’hui à atteindre le taux d’intégration recherché ?
Mohamed Salah Daas : Nous sommes devenus une multimarque. Les taux d’intégration varient entre 45 et 80%, selon le produit. L’augmentation de notre taux d’intégration est le résultat des investissements réalisés dans notre processus de fabrication. Exemple: la fabrication de téléviseurs. Pour ce produit, on a beaucoup investi en créant des salles blanches pour produire la Dalle de l’écran en Algérie. Ce qui nous a permis de passer d’un taux d’intégration de 22% à 60%. Il faut savoir aussi, qu’en ce qui concerne la fabrication du réfrigérateur, le taux d’intégration peut atteindre jusqu’à 80%.
En mois de mars dernier, vous aviez signé un contrat avec le Chinois Hisense. Qu’avez-vous réalisé à ce jour avec ce partenaire ?
Pour le nouveau venu, Hisense, qui est le numéro Un en Chine et le numéro Deux au monde, l’accord ne vise pas la distribution de ses produits, mais plutôt la fabrication, avec un transfèrt technologique. Grâce à ce partenariat, on a créé un hub à partir d’Alger pour lancer l’exportation vers les pays africains. Tous les produits Hisense qui seront fabriqués en Algérie sont destinés au marché local, en premier, mais aussi à l’exportation vers l’Afrique.
Qu’en est-il des exportations ?
Le chiffre d’affaires qui a été réalisé par les opérations d’exportations, durant les trois dernières années, dépasse les 80 millions de dollars. Le fait d’avoir une gamme variée a fait augmenter le chiffre d’affaires, ce qui répond, à la fois, aux appels des pouvoirs publics de hisser les exportations hors hydrocarbures.
Un exemple très significatif : le bestseller pour l’export en Afrique, c’est le réfrigérateur. Nous avons des commandes que nous n’arrivons pas à satisfaire, vu nos capacités de production. Donc, nous avons opéré des investissements en pleine période du Covid pour lancer une nouvelle unité de production d’une capacité de 400 mille unités/an. Ce qui nous a permis, en accumulant les autres unités de production, à arriver à un total de 800 mille réfrigérateurs produits par an. Ceci a aussi permis également le recrutement de plus de 900 nouveaux employés, ce qui nous permettra d’arriver à satisfaire les grosses commandes.
Condor, c’est aussi des projets dans l’énergie renouvelable. Quels sont les nouveautés dans ce domaine ?
Dans les énergies renouvelables, nous allons réaliser la première ferme privée de production d’énergie électrique à partir du solaire, dans la wilaya de Biskra. Ce projet est en train de se mettre en place grâce à un consortium qui a été signé avec notre partenaire égyptien, Elsewedy. La capacité de production de ce projet sera de 5 fois 10 mégawatts (50 mgwts).
Pour la distribution de cette énergie électrique, produite à partir du solaire, nous avons signé un contrat avec Sonelgaz, en tant que distributeur unique d’électricité en Algérie. Le contrat est pour une durée de 25 années.
Pour la fabrication du panneau solaire, nous avons une unité de production totalement automatisée à Bordj Bou Arreridj. Nous avons aussi une production de pompes émergées pour accompagner les agriculteurs. Nous avons aussi mis un dispositif pour accompagner l’irrigation des terres agricoles fonctionnant à base d’énergies renouvelables. Et dernièrement, nous avons notre petit bijou, qui est une chaise électrique conçue pour les personnes à mobilité réduite qui fonctionne en énergie solaire.