Mustapha Mekideche : « les courbes de demande et de production d’hydrocarbures vont se couper en 2030-40 » - Maghreb Emergent

Mustapha Mekideche : « les courbes de demande et de production d’hydrocarbures vont se couper en 2030-40 »

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L’économiste et expert en énergie, Mustapha Mekideche, a mis en garde ce mardi, contre l’état actuel de nos réserves en hydrocarbure, avec une production qui a commencé à se décliner depuis 2007, rythmée à un mode de consommation local en nette augmentation.

Dans un entretien accordé à la rédaction de Maghreb Émergent, Mekideche a rejoint l’avis de l’ancien vice-président commercialisation de Sonatrach, Ali Hached qui, dans un entretien accordé à Radio M qui a alerté sur une éventuelle insuffisance en matière de gaz, pour la production de l’électricité en 2030.

« Ce n’est pas un scoop, c’est une situation qui a été rendue publique lors de notre séminaire de club Energie bien avant la pandémie, pour attirer l’attention de la classe politique sur la situation préoccupante de nos réserves hydrocarbures », nous a indiqué Mekideche.  “Avec une production d’hydrocarbure qui a commencé à décliner, la situation semble complètement préoccupante”, a alerté l’économiste qui évoque notamment, le gaspillage dans la consommation énergétique de l’Algérie.

Selon lui,  il y a un souci de diminution de quantité d’hydrocarbure produites, liquides et gazeuses, qui va imposer à l’horizon 2030, un choix politique sur; soit on alimente nos besoins nationaux en matière d’énergie fossile, ou exporter pour assurer nos revenus en devises.

« Il fallait agir à la fois sur la demande et sur l’offre », a-t-il souligné. Pour la demande, il faut changer notre modèle de consommation qui est gaspilleur et pollueur. Et sur l’offre, agir rapidement et mettre à jour nos découvertes pour remplacer nos ressources en vieillissement. « Et  donc, considéré que le recoure au gaz de schiste est tout à fait plausible au regard de notre sécurité énergétique qui est menacée au-delà de 2030-2040 », a indiqué notre interlocuteur. « Cela n’exclut pas la mis en œuvre de la stratégie des énergies renouvelables avec une mise en place d’un système décentralisé en s’appuyant sur nos ressources naturelles », a-t-il aussi ajouté.

“Ce qui compte c’est la sécurité énergétique du pays”

Pour l’expert en énergie, il faut garder « la tête froide », en étant très réaliste et en mettant des solutions qui ne seront pas retardées pour mettre en place.

« Il y a eu des blocages dans la loi sur les hydrocarbures, à la suite du débat sur le gaz de schiste, certains même ont mis en avant le fait qu’il ait un lobby pétrolier, mais en réalité ce qui compte c’est la sécurité énergétique du pays », a souligné l’économiste.

Pour Mekideche, quoi qu’on fasse comme production en matière d’énergie renouvelable, il y aura toujours un problème d’intermittence. « On n’atteindra pas les quantités nécessaires qui peuvent remplacer les énergies fossiles (gaz naturel et pétrole) », a-t-il martelé.

Il a ajouté qu’en conséquent, la première des choses auxquelles il faut s’intéresser pour la sécurité énergétique, est celle de l’élargissement de nos réserves hydrocarbures. « Cela permettra de prendre le temps nécessaire pour amorcer une transition énergétique réussit », a-t-il indiqué.

« Selon les informations que nous détenons à l’heure actuelle, par rapport au déclin de la courbe de production et à la qualité des découvertes de Sonatrach, qui sont moyennes, il est clair que les courbes de la demande et celle de production vont se couper à ce niveau-là (2030-2040), si on continue à ce rythme et sans faire les efforts nécessaires », a alerté notre économiste.

Pour Mekideche, il faut faire des efforts sérieux dans ce domaine en excluant pas le recours aux hydrocarbures non conventionnels. « Le moment est venue car la technologie permet aujourd’hui d’assurer plus de sécurité pour ce type d’actions », a-t-il lancé en ajoutant que dans ce cadre là, « les agendas extérieurs ne correspondent pas à notre propre vision et à notre propre stratégie de gestion de notre sécurité énergétique ». « Il y a un débat à actualiser à ce sujet et ne pas foncer tête baissée sur des mirages », a-t-il conclu.

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