« L’idée est de construire un système de transferts monétaires directs, ciblant rapidement les ménages des 1ers et 2èmes quintiles de la distribution de revenus ».
Outre la solution d’un Revenu universel, le collectif Nabni propose un système de transfert progressif « sur un horizon de 5 à 10 ans. Ce nouveau système de redistribution qui sera ciblé sur les 40% des ménages aux revenus les plus faibles. Ces derniers seront rapidement couverts, sans exclusion, sur une base uniquement déclarative, permettant un taux de 90% decouverture des démunis (les 40% les plus pauvres) dès 2020 », indiquent les experts de Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) dans un document rendu public ce dimanche lors d’une conférence de presse organisée au niveau de l’agence InterfaceMédias.
Pour justifier cette proposition, le Think Tank précise que « l’idée est de construire un système de transferts monétaires directs, ciblant rapidement les ménages des 1ers et 2èmes quintiles de la distribution de revenus, avec, d’entrée, des taux d’erreurs d’exclusion faibles ».
Contrairement à ce que propose le gouvernement comme solution pour réduire la charge de la facture des subventions et le taux des transferts sociaux, Nabni, après avoir proposé la solution d’un revenu universel applicable immédiatement et dès 2019, la seconde solution est un revenu ciblé applicable progressivement. Mais quels sont les objectifs de cette proposition?
Les six objectifs
Il doit couvrir, au bout de trois ans, au moins 90% des ménages du premier et deuxième quintiles(soit 90% des 40 % des ménages algériens aux revenus les plus faibles). Cela correspond à des tauxd’erreur d’exclusion des démunis faibles dès le début du programme et qui diminuent rapidement.
– Il doit permettre, à terme, des taux d’erreurs d’inclusion des non-éligibles inférieurs à 20%. Soit au maximum 20% des ménages des quintiles 3, 4 et 5 (les 60% aux revenus les plus élevés) qui ne devraient normalement pas recevoir de transferts. Ce taux ne sera atteint que lorsque le système de ciblage aura atteint son efficacité optimale, peut-être au bout d’une décennie, alors qu’il sera initialement élevé. Nous tablons sur une moyenne de 50% de taux d’erreur d’inclusion la première année. Ce taux chuterait à 20% en moyenne fin 2028 quand le ciblage se sera perfectionné.
– Les montants transférés devront au moins compenser les augmentations de dépenses liées à la baisse des subventions, mais uniquement pour les ménages des deux premiers quintiles. Donc lesmontants augmenteront progressivement au cours des cinq premières années, à mesure que les subventions baissent.
– Le budget total du programme devra à terme, ne pas excéder 3% du PIB. Les premières années, il ne devra pas dépasser les économies réalisées par la baisse des subventions (c’est-à-dire que la mise en place des transferts ne pourra pas évoluer « plus vite » que la baisse des subventions).
– Les ordres de grandeur des augmentations des dépenses que généreront la baisse des subventions, nous permettent de recommander des montants de transferts mensuels de l’ordre de : 9.000 DApar ménage d’au plus 4 personnes ; 12.000 DA par ménage de 5 à 8 personnes ; et 15.000 DA parménage de plus de 9 personnes.
– Sur la base de ces hypothèses, et d’un lancement début 2019, le programme couvrirait, à terme, un peu plus de 4 millions de ménages, soit 48% des ménages algériens et 90% des ménages ciblés,avec un transfert mensuel moyen de 12.195 DA (exprimés en DA de 2017). Après avoir atteint un pic de coût total de 3,5% du PIB en 2023, il coûterait en 2030, 2,4% du PIB, quand les subventions qui auront été réduites à cette échéance auront permis à l’Etat d’économiser au moins 7% du PIB chaque année.