Dans cette interview, Mme Neghza explique les objectifs de l’organisation à Alger d’un forum économique africain. Elle évoque également la nécessité, pour les pays africains, de coopérer entre eux et, surtout, de ne plus se contenter d’être des exportateurs de matières premières et des importateurs de produits finis.
Maghreb Emergent : La CGEA co-organise avec l’Organisation Internationale des Employeurs (OIE) et BusinessAfrica, l’Africa Business Forum. Pouvez-vous présenter cet événement ?
Saida Neghza : Africa Business Forum est l’un des événements économiques les plus importants d’Afrique. Il réunit 45 organisations patronales africaines, la Banque Mondiale, Coca Cola fondation, MasterCard fondation ainsi que plus de 20 experts internationaux qui animent plénières et panels. Plus de 500 entreprises algériennes et étrangères participent à ce rendez-vous. Africa Business Forum a pour objet de promouvoir des actions concrètes des hommes d’affaires africains afin d’apporter toute une dynamique de développement économique et social au continent. Il s’inscrit dans le cadre du plan d’action de BusinessAfrica, pour une plus grande concertation entre les organisations patronales africaines, un diagnostic actualisé de la situation du marché africain, des perspectives de développement économique et la recherche des moyens de booster les échanges entre opérateurs africains. Une part importante de l’événement sera dédiée à l’entreprenariat féminin et jeune.
Quels sont vos objectifs à travers l’organisation de ce forum africain ?
La CGEA a milité pour abriter ce forum continental pour offrir aux opérateurs nationaux l’occasion de découvrir les innombrables opportunités qu’offre le marché africain. L’organisation de ce forum vise à promouvoir une croissance susceptible de prendre en charge la problématique de l’emploi par la création de richesse. Nous escomptons donner à Business Africa une plus grande visibilité et cohérence dans sa stratégie pour constituer un interlocuteur écouté en Afrique et capable de négocier avec les autres institutions et organisations internationales et régionales.
Vous placez Africa Business Forum sous le thème «Inspirer, soutenir et dynamiser les entrepreneurs ». Pourquoi ?
L’entreprise est au cœur du développement mondial, c’est elle qui crée de la richesse et les emplois. Nous constatons malheureusement qu’en Afrique, la croissance peine à générer de l’emploi, alors que la pression exercée par la dynamique démographique est très forte.
Notre rôle consiste à aplanir les contraintes de l’environnement, à inculquer la culture d’entreprendre, et à vulgariser les dispositifs de soutien à la création d’entreprises et mieux adapter la formation en vue d’améliorer l’employabilité des jeûnes. Nous escomptons, à travers notre forum, créer une dynamique d’échanges de partenariat à même de recentrer le débat économique sur l’entreprise, créer les conditions favorables pour faciliter la création d’entreprises et leur développement et, enfin, multiplier les relations de partenariat entre les opérateurs africains. Nous nous intéressons particulièrement aux jeunes et aux femmes entrepreneurs pour une meilleure compréhension de leurs difficultés, des facteurs de leur réussite et des moyens les plus appropriés pour leur accompagnement.
45 organisations patronales, la Banque Mondiale, Coca Cola fondation, MasterCard Worldwide ainsi que de plus de 20 experts internationaux participent à votre événement. Des centaines d’entreprises algériennes et étrangères prennent également part à ce rendez-vous important. Comment expliquez-vous l’intérêt des hommes d’affaires africains pour cet événement ?
Vous savez, il y a une réelle prise de conscience chez les opérateurs économiques africains, convaincus de l’importance de pareils événements pour le développement économique du continent et des possibilités concrètes de conclure des partenariats mutuellement bénéfiques. L’ère de l’exportation des matières premières brutes et d’importation de biens et équipements est révolue. Le continent africain recèle des potentialités énormes et offre un marché vierge, une main-d’œuvre à bas prix et des matières premières gigantesques. En contrepartie, l’Afrique est en droit d’attendre la concrétisation de projets de partenariats avec engagement sérieux de capitaux d’investissements et apport de savoir-faire et de nouvelles technologies.
La CGEA est une organisation patronale ancienne jouissant d’une grande aura au niveau africain, au regard de sa crédibilité qui ressort de ses positions en faveur de l’Afrique, au sein de l’Organisation Internationale des Employeurs (OIE) et du Bureau International du Travail (BIT). Cette place privilégiée qu’elle occupe en Afrique et dans le monde de l’entreprenariat, elle compte bien en faire usage à bon escient afin de booster la croissance du pays et contribuer au décollage économique de notre continent.
Quels sont les messages que vous souhaitez faire passer à cette occasion auprès de vos partenaires ?
Nous voulons exprimer notre grande satisfaction d’avoir accueilli, ici en Algérie, l’ensemble des organisations patronales africaines, que nous remercions. Nous œuvrons à ce que BusinessAfrica puisse jouer un rôle plus important dans le développement économico-social du continent et à ce que l’Afrique parle d’une seule voix, au sein des instances internationales. Nous nous attèlerons à promouvoir notre pays et à imprégner nos paires de la nouvelle orientation économique nationale, par l’intensification des échanges intra-Afrique, en nous appuyant sur notre position géographique privilégiée et la consistance de nos infrastructures et notre logistique.