« Considérant que le premier trimestre a été relativement meilleur avec un prix moyen de 45 dollars (Brent et Sahara Blend), on peut tout au plus espérer un prix moyen de 30 à 35 dollars d’ici la fin de l’année 2020 ».
C’est ce qu’a déclaré le consultant en énergie et ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, dans un entretien paru ce mercredi sur les colonnes du quotidien El Watan.
Selon les estimations de l’expert, le prix moyen du Brent devrait demeurer, autour de 20 à 25 dollars en attendant une éventuelle reprise au cours du 3e trimestre. « C’est aussi cette reprise qui devrait contribuer à ramener le Sahara Blend vers le niveau du Brent, parce qu’il a été côté à 12 dollars au 27 avril », a-t-il souligné.
Attar considère que le marché pétrolier n’est plus l’affaire de l’OPEP ou OPEP+. Selon lui, « le marché va être lié, sur une longue période, à la consommation réelle et à la capacité du consommateur, dont l’économie et les moyens vont être affaiblis sur des années et non des mois ».
Concernant l’accord de réduction de l’offre conclut dernièrement par les membres de l’Opep et ses partenaires, de 9,7 millions de barils/jour, Attar dira qu’il est déjà en retard. Pour lui le marché est saturé, avec des capacités de stockage très proches du 100%, une consommation mondiale qui a déjà reculé de plus de 30% (environ 30 millions de barils/jour), et une offre qui dépasse largement la demande, dont une bonne partie n’a fait qu’alimenter la spéculation et les stocks.
Dans le même sens, Attar a estimé aussi que les deux autres réductions annoncées pour le 2e semestre 2020 et l’année 2021 ne seront pas non plus suffisants. « Quand on rajoute les incertitudes concernant la maîtrise et la durée de la pandémie, il devient vraiment difficile de tenter des prévisions », a-t-il expliqué.
Pour l’ancien P-DG de Sonatrach, seule une réduction immédiate de l’offre de 20 millions de barils/jour et sa prolongation au-delà de juin 2020, est en mesure d’espérer une stabilisation du marché pétrolier au-delà de juin 2020. Cette réduction doit être « couplée avec une maîtrise des impacts de la pandémie dont on ne prévoit même pas le début actuellement », a rajouté Abdelmadjid Attar.