La coopération judicaire franco-marocaine a été rétablie le 31 janvier dernier. Elle avait été suspendue par Rabat, en février 2014, pour protester contre la convocation d’Abdelatif Hammouchi devant la justice française alors qu’il se trouvait en France, en voyage officiel.
La France va décerner les insignes d’Officier de la légion d’honneur au patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, convoqué en février 2014 devant un tribunal parisien suite à une plainte pour torture et complicité de torture déposée contre lui par une ONG française.
La nouvelle a été annoncée samedi 14 février le ministre français de l’Intérieur, Bernard Caseneuve, depuis Rabat, où il est en visite. Faisant l’éloge de la coopération sécuritaire entre la France et le Maroc, particulièrement l’échange d’informations sur les potentiels »djihadistes » marocains vivant dans l’Hexagone, Bernard Caseneuve a déclaré : »Je veux à cet égard tout particulièrement saluer l’action menée par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). » Et d’ajouter, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue marocain, Mohamed Hassad, que le rôle de cet organisme »est déterminant dans la coopération contre le terrorisme ».
Le ministre français de l’Intérieur a rendu hommage « en premier lieu » à Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST, dont le siège à Temara est décrit par l’Association marocaine des droits de l’homme, Amnesty et Human Rights Watch comme un lieu de torture et de détentions arbitraires.
Pour rappel, la France a déjà distingué Abdelatif Hammouchi en 2011, en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur.
Au départ, une plainte pour torture
Le »geste » de Paris envers le patron du contre-espionnage marocain intervient quelques jours après la rencontre entre François Hollande et le roi du Maroc à l’Elysée, rencontre qui a symbolisé la fin officielle d’une année de brouille politique et judiciaire.
Pour rappel, le 31 janvier dernier, le ministre marocain de la Justice, Mustapha Ramid, et son homologue française, Christiane Taubira, ont scellé la fin de cette brouille en rétablissant la coopération judiciaire bilatérale, en particulier l’échanges d’informations sur les mouvements des djihadistes franco-marocains.
La coopération judiciaire franco-marocaine avait été suspendue par Rabat en février 2014 pour protester contre la convocation d’Abdellatif Hammouchi devant la justice française alors qu’il se trouvait en France, en voyage officiel.
Cette convocation faisait suite à une plainte contre lui pour tortures et complicité de tortures déposée par Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), qui s’était basée sur des témoignages de trois Marocains ayant affirmé avoir subi des sévices dans les locaux de la DGST.
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