Le ministère de la formation professionnelle veut que tous les jeunes diplômés du secteur bénéficient de la sécurité sociale. « Nous avons les moyens de le faire », a déclaré le ministre, M. Noureddine Bedoui à la radio nationale.
Le ministre algérien de la formation professionnelle, M. Noureddine Bedoui, a annoncé mardi que l’accès aux formules d’aide pour les jeunes sera désormais limité à ceux qui ont suivi une formation et obtenu un diplôme. « A l’avenir, il n’y aura pas de dossier déposé dans les agences de l’emploi sans qualification, sans diplôme de formation », a déclaré M. Bedoui au cours d’une émission de radio. Les formules en question, notamment le passage par l’ANSEJ (Agence de soutien aux jeunes) permet d’accéder à des crédits bonifiés et à de nombreuses autres facilités. « Il faut que la culture de la qualification soit définitivement enracinée dans notre société », a-t-il dit.
M. Bedoui a aussi estimé que l’image du secteur de la formation, traditionnellement dévalorisée, commence à changer. « Il n’y a plus aucun complexe », a-t-il déclaré, affirmant que « plus de 10% des bacheliers » s’orientent désormais vers la formation professionnelle. « Il y a même des diplômés de l’université pour certaines formations dans l’automobile et l’audiovisuel », a-t-il indiqué.
A côté de cette évolution, « 80% des diplômés de la formation professionnelle ont créé des entreprises, dans le cadre de l’ANSEJ notamment ». Ils sont à leur tour devenus employeurs, offrant un modèle de succès qui intéresse les autres.
Associer les entreprises à la formation
M. Bedoui a aussi annoncé que son secteur voulait orienter la formation selon les besoins du marché. Il a ainsi noté des « besoins énormes » dans le bâtiment pour accompagner la construction de 1.5 millions de logements, ce qui a poussé la formation professionnelle à multiplier les offres dans ce secteur. 70.000 jeunes sont actuellement en formation pour les métiers du bâtiment, a-t-il indiqué.
Au chapitre des innovations, il a annoncé le lancement de formations en collaboration avec des entreprises étrangères intéressées par la maitrise de leur secteur. Il a cité l’électricien Schneider, partenaire dans un centre de formation à Rouiba pour former des jeunes susceptibles de maitriser les techniques de l’entreprise. Des formules similaires seront lancées dans l’automobile, le bâtiment, etc., a indiqué M. Bedoui, qui a lancé un appel aux managers, publics et privés, pour développer la formule, car l’entreprise reste, selon lui, le meilleur centre de formation.
Elargir la couverture sociale
M. Bedoui a toutefois a admis que le secteur de la formation professionnelle souffre encore de son image et de ses formateurs, dont certains enregistrent une défaillance sur la plan pratique. Là aussi, il annoncé le recours à une expertise externe, y compris étrangère, pour améliorer le niveau des 200.000 formateurs qui encadrent les 600.000 stagiaires du secteur et adapter le programme destiné aux nouveaux formateurs.
Toujours pour encourager les jeunes à la formation professionnelle, il a annoncé qu’un suivi serait assuré après l’intégration des jeunes dans le monde du travail. Il a particulièrement insisté que sur la nécessité pour eux de bénéficier de la couverture sociale. Un accord a été signé à cet effet avec l’ensemble des organisations patronales, a-t-il indiqué. Le ministère va « exiger que tous les travailleurs soient déclarés », a-t-il ajouté, affirmant : « nous avons les moyens de le faire ».