Pénurie de lait conditionné : les laiteries n'ont bénéficié que de "30% de leur besoin de production"

Pénurie de lait conditionné : les laiteries n’ont bénéficié que de “30% de leur besoin de production”

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Depuis quelques jours, le lait conditionné UHT (Upérisé à Haute Température) se fait de plus en plus rare sur les étalages des commerces. Les producteurs de lait UHT sont à l’arrêt en raison d’une rupture de leurs stocks de poudre de lait.

Réunis autour de l’Association des Producteurs Algériens de Boissons (APAB), les laiteries ont évoqué à plusieurs reprises, le manque de la matière première (Poudre de lait non subventionnée), dû essentiellement au “fameux quotas d’importation et les dérogations Sanitaires d’Importation (DSI)”. Les producteurs doivent attendre en moyenne jusqu’à 39 jours pour avoir cette fameuse Dérogation, qui est finalement, valable pour une durée de 3 mois.

Pour débloquer cette situation, qui dure depuis longtemps, l’APAB a adressé au gouvernement d’Aimen Benabderrahmane, le 21 septembre dernier, une synthèse des “contraintes rencontrées par les producteurs-transformateurs de laits UHT et des produits laitiers (yaourts, fromages, boissons laitières…etc.)” afin de débloquer la situation.

Le document, dont Maghreb Émergent détient une copie, atteste que les producteurs-transformateurs membres de l’APAB, “n’ont bénéficié, pour la période du premier semestre 2022, que de 25 à 30% de leurs besoins réels en capacité de production”. Une situation qui poussé les producteurs à interrompre la production de certains produits ou la totalité.

Une distribution des quotas “disproportionnée”

Le problème de “la distribution disproportionnée des quotas” a été également évoqué dans le document de l’APAB. L’association s’interroge sur les critères appliqués dans l’attribution des quotas.

Contacté par Maghreb Emergent, le président de l’APAB, Ali Hamani a déclaré qu’il n’y a aucun critère logique dans la distribution des quotas d’importations. “Sur quelle base les autorités attribuent à X 10 tonnes de poudre de lait et pour Y 50 tonnes ? Alors qu’il existe trois usines et celui qui prend plus de part possède une petite unité qui produit peu ?”, s’est-il demandé.

Au sujet des Dérogations Sanitaires d’Importation (DSI), notre interlocuteur nous indique que la durée de leur validité était de 6 mois, mais elle a été ramené d’ “une manière incompréhensible” à trois (03) mois depuis le 24 novembre 2021 (CF. note n°2972/DSV/2021), avec d’éventuelles prorogations d’un délai ne dépassant pas dix (10) jours. “Ce qui ne permet pas aux bénéficiaires de formaliser et de concrétiser leurs opérations d’importation, au risque de dépasser l’échéance fixée”, lit-on dans la synthèse de l’APAB adressée au gouvernement.

Le dossier de la pénurie transféré au ministère du Commerce

Pour Ali Hamani, la rupture du lait UHT et des produits laitiers revient essentiellement “aux dérèglements de l’approvisionnement des producteur- transformateurs en matière première”. Mais aussi, “la méthode administrative dont sont gérés les fameux quotas d’importation et les dérogations Sanitaires d’Importation “.

Avec l’arrivée de cette crise de rupture du lait UHT et certains produits laitiers, dont les Yaourts, “ce dossier a été réattribué, depuis une semaine, au ministère du Commerce pour réguler le marché”, a fait savoir Ali Hamani.

Il souligne, à ce propos, que l’organisation n’est pas aussi “contre la revente en l’état de cette matière pour les productions de confiserie et autres, par contre, la priorité doit être donnée aux transformateurs”.

Il a souligné que l’APAB “ne s’oppose pas aux restrictions des importations pour réduire leur facture, mais il souhaite que cela se fasse en concertation avec les opérateurs. Il a fait savoir également que la gestion de ce dossier de la pénurie, qui était dans les prérogatives du ministère de l’Agriculture, a été attribué, il y a une semaine, au ministère du Commerce.

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