Perspectives économiques de la BAD : contraction du PIB algérien en 2022 et 2023 - Maghreb Emergent

Perspectives économiques de la BAD : contraction du PIB algérien en 2022 et 2023

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Le décollage post-pandémique tant attendu de la croissance tarderait à avoir lieu, selon les prévisions de la Banque africaine de développement. Dans son rapport 2022, qui vient d’être publié, l’institution prévoit un recul du PIB algérien à 3,7% cette année, contre une croissance de 4% l’an dernier. Le produit intérieur brut de l’Algérie devrait ralentir davantage, l’an prochain, avec, au tableau de la BAD, une croissance qui se limiterait à 2,6%.

Ce faible niveau de croissance du PIB peut être expliqué par l’inflation galopante qui ne retombe pas depuis maintenant quelques mois déjà, affectant à la fois la trésorerie des ménages et des entreprises. L’inflation pèse sur le moral des Algériens et des chefs d’entreprises. En avril 2022, et par rapport à avril 2021, l’indice national des prix à la consommation a évolué de +10,86%, selon l’Office national des statistiques. Les effets de la crise en Ukraine se traduisent par une envolée quasi-générale des prix des matières premières sur le marché mondial ainsi que par une hausse des coûts à la production, mettant la trésorerie des entreprises à rude épreuve. L’inflation s’est établie à 7% en 2021 et devrait augmenter davantage cette année, selon la BAD, en raison du mouvement haussier des prix mondiaux et une politique monétaire qui devrait rester expansionniste. La reprise des cours pétroliers et la hausse des revenus en devises du pays a partiellement compensé l’augmentation des dépenses en capital, selon la BAD, qui souligne, dans le même document, que le déficit budgétaire s’est contracté de 4,8% en 2021.

Une amélioration due à des facteurs exogènes

La dette publique, essentiellement intérieure, a fortement grimpé ces dernières années pour atteindre l’équivalent de 59,2% du PIB en 2021. Le déficit du compte courant s’est amélioré en revanche de 5,1%, selon la BAD. L’augmentation des exportations et le paiement du FMI de 2,67 milliards de dollars en 2021, dans le cadre de l’allocation de DTS, a ralenti la baisse des réserves de change. Le chômage était estimé à 11 % en 2021, avec une hausse sensible des taux chez les jeunes (26,4 %) et les femmes (19,5 %). Pour cette année, la BAD s’attend à une tendance haussière des soldes du budget et du compte courant, soit respectivement de -0,9 % et 0,2 % du PIB en 2022. Les économistes de la Banque africaine de développement soulignent que cette amélioration constatée sur les courbes des finances publiques et solde du compte courant est due principalement à l’impact du conflit russo-ukrainien sur les exportations d’hydrocarbures de l’Algérie. « Néanmoins, cette forte dépendance vis-à-vis des prix du pétrole souligne la nécessité d’accélérer la diversification de l’économie », conclut la BAD. Sur l’ensemble de la région de l’Afrique du Nord, la croissance post-pandémique du PIB s’est révélée forte en 2021, s’établissant à 10,9%. Elle devrait chuter à 4,4% cette année et à 4,3% l’an prochain, selon les projections de la Banque africaine de développement.     

Ali. T.

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