Pour la première fois depuis 2010, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) a dépassé jeudi le Brent, référence européenne du brut, dans un marché en hausse à la veille d’un weekend prolongé de la fête de Noël.
Le WTI a clôturé la semaine en hausse à 38.12 dollars le baril contre 37.92 dollars le baril de Brent. Cette inversion s’explique en partie, selon certains analystes, par la décision des Etats-Unis de lever leur embargo sur les exportations de pétrole brut. Ce qui signifie que les producteurs américains pourront concurrencer le Brent sur d’autres marchés.
Pour rappel, vendredi dernier, le Congrès des Etats-Unis a abrogé l’interdiction en place depuis 40 ans d’exporter du pétrole américain. La loi adoptée prévoit notamment qu’aucun responsable du gouvernement fédéral ne pourra imposer ou faire respecter des restrictions à l’exportation de pétrole brut.
Le marché pétrolier, récemment tombé à ses plus bas niveaux depuis 2004 à Londres et 2009 à New York, a globalement bien réagi en fin de séance à la veille d’un weekend prolongé de la fête de Noël. Il a terminé en légère hausse en raison des prévisions des investisseurs sur l’érosion de la production américaine.
Diminution des stocks américains
« Les inquiétudes quant aux excès de l’offre mondiale ont été un peu levées par l’annonce de la diminution des stocks américains », a dit Hong Sung Ki, analyste chez Samsung Futures à Séoul à l’agence Bloomberg News. « Les stocks saisonniers devraient diminuer. Mais la question c’est de savoir à quelle vitesse. A ce niveau de prix, le nombre de puits devrait continuer de baisser ».
Le ministère américain de l’Energie a annoncé mercredi que les stocks de brut avaient reculé de 5,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l’agence Bloomberg avaient tablé sur une hausse.
« Les marchés émergents rebondissent un peu, ce qui relance les espoirs sur la demande, et le dollar s’affaiblit », ce qui rend les échanges pétroliers plus attrayants car ils sont libellés en monnaie américaine, a jugé pour sa part Carl Larry, de Frost & Sullivan.