Les grandes lignes de la mouture du projet de la loi de finances (PLF) 2020 en disent long sur la volonté de l’Etat de faire de l’automobiliste algérien sa vache à lait. Ce dernier apparaît comme une cible de choix pour le fisc qui se frotte déjà les mains rien qu’à l’annonce de mesures visant à imposer les propriétaires des quatre roues.
Outre l’acquittement du droit de la traditionnelle vignette automobile, le PLF 2020 prévoit une nouvelle taxe sur les véhicules et les engins mobiles. Cette taxe qui varie entre 1500 Da et 3000 Da, sera payée par les automobilistes lors du renouvellement ou de l’établissement du contrat d’assurance de leurs véhicules. Cette taxe permettra à l’administration fiscale de récolter l’équivalent de 12 milliards de dinars, en puisant dans un parc automobile national qui connait une sensible hausse ces dernières années, car dépassant légèrement le seuil des 6 millions de véhicules.
L’on indique que 70% des revenus de cette taxe, soit plus de 840 milliards de centimes, seront destinés au budget de l’Etat, tandis que 30% des recettes, soit plus de 360 milliards de centimes, iront à la Caisse de Solidarité et de Garantie des Collectivités locales.
L’autre fenêtre de tir du gouvernement donne directement sur cette autre cible de choix et que constituent les touristes non résidents. Il s’agit dans ce chapitre de l’instauration d’une taxe de 6000 dinars sur tout véhicule qui entre dans le territoire algérien au titre d’un séjour touristique. Cette taxe sera directement prélevée au niveau des Douanes lors de la délivrance du permis de circuler.
Le motif de cette taxe est justifié par la volonté de compenser la consommation du carburant subventionné, ainsi que l’utilisation des infrastructures de base telles que les routes. Contrairement aux résidents, les touristes ne payent pas la vignette automobile. Avec un trafic de près de 150.000 véhicules, cette proposition devrait générer annuellement près d’un milliard de dinars pour le Trésor public.