Le Consortium japonais pour l’autoroute algérienne (COJAAL) exprime son désaccord avec les deux mises en demeure qu’on lui a adressées en juin dernier le sommant d’accélérer la cadences de travaux. Pour lui, l’Agence nationale des autoroutes n’a rien fait pour régler les problèmes qu’il rencontre.
Dans un encart publicitaire inséré aujourd’hui dans le journal public El Moudjahid, le Consortium japonais pour l’autoroute algérienne (COJAAL) a réagi aux deux mises en demeure que lui avait adressées, en juin dernier, l’Agence nationale des autoroutes (ANA). Dans une mise au point au ton véhément, il a exprimé son désaccord avec le maître d’ouvrage (L’ANA, NDLR), qui l’avait sommé d’accélérer la cadence des travaux sur les chantiers de la partie Est de l’autoroute Est-Ouest : « COJAAL exprime son désaccord en réponse aux mises en demeure n°1 et n°2 concernant le marché d’application n°3. Il tient à rappeler qu’il a toujours été et reste parfaitement disposé à poursuivre l’exécution des travaux du marché d’application n°3, pour leur bon achèvement, dès que les problèmes auront été résolus. »
Rappelant qu’il est composé d’entrepreneurs parmi les plus renommés au Japon, le consortium nippon a énuméré les difficultés auxquelles il fait face: « Absence d’émission des ordres de service nécessaires pour l’exécution et le paiement des travaux supplémentaires ou en cas d’augmentation de quantités, le non-paiement des situations mensuelles de travaux depuis un an pour les marchés n°1 et n°2, et de manière générale, le non-paiement de travaux supplémentaires. » En plus, a-t-il souligné, des problèmes liés à « la prise de possession et l’utilisation par le maître d’ouvrage d’un linéaire de plus de 300 km d’autoroute, sans pour autant prendre les mesures requises pour acter cette prise de possession. »
Deux vigoureuses mises en demeure
Dans la première mise en demeure adressée par l’ANA à COJAAL le 4 juin 2014 on pouvait lire : « Compte tenu des rapports émanant de la direction régionale Est de l’ANA et du bureau de contrôle et de suivi BCS (Italie), le COJAAL est mis en demeure de reprendre l’exécution du marché d’application n°3, qui demeure à l’arrêt depuis le mois d’Août 2011 ; et de renforcer la cadence des travaux de la section de la wilaya d’El Tarf et de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires au rattrapage des retards. » La seconde mise en demeure, qui lui a été envoyée huit jours plus tard, précisait, quant à elle : « Compte tenu de la première mise en demeure parue aux quotidiens El Moudjahid et Ech Chaab en date du 4 juin 2014, le COJAAL est mis en demeure de reprendre les travaux du marché d’application n°3, sans aucune condition préalable; et de présenter un planning de rattrapage des retards faisant apparaitre les moyens humains et matériels à mettre en place. »
Vers la résiliation du contrat avec COJAAL ?
Ainsi pour le consortium japonais, seule l’ANA est responsable du retard sur les chantiers de la partie est de l’autoroute Est-Ouest. Sa réponse a été publiée à un moment où son sort semble scellé en haut lieu et que l’on se dirige probablement vers la résiliation de son contrat à ses seuls torts.
Pour rappel, Cojaal, qui associe six entreprises (KAJIMA Corporation, chef de file, TAISEI Corporation, NISHIMATSU Construction Co. Ltd, HAZAMA Corporation, MAEDA Corporation et ITOCHU Corporation), a décroché le marché de réalisation du lot est (399 km allant de Bordj-Bou-Arreridj à Kebbouda, 30 km du chef-lieu de la wilaya d’El Tarf, près de la frontière tunisienne) pour plus de 376 milliards de dinars (près de 5,2 milliards de dollars). L’ordre de service de démarrage des travaux a été signé le 18 septembre 2006.