L’audition des personnes impliquées dans l’affaire Khalifa Bank s’est achevée ce mercredi 10 mai au tribunal criminel près la Cour de Blida. Avant que ne débute, demain, l’audition des témoins.
Bourkayeb Rafik, ancien DG de la compagnie aérienne Antinéa, qui a endossé antérieurement les responsabilités de la direction commerciale de Khalifa Airways regrette le sort infligé à Khalifa Airways d’autant qu’elle commençait à avoir des charters pétroliers et touristiques. Elle allait même devenir, selon lui, une très grande compagnie aérienne régionale. » Rien ne laissait présager l’effondrement de cette entreprise au vu de l’importance des marchés et des perspectives qu’elle avait. Toutes ses activités étaient excellentes », a t-il affirmé d’un air dépité.
Poursuivi pour la non restitution d’un microordinateur dans les termes fixés par la gendarmerie nationale en 2003, ce gestionnaire, qui est actuellement à la tête d’une société de Conseil en investissement et management, persiste et signe : le microordinateur est restitué « dès la récupération des données et sans une quelconque demande du liquidateur du Groupe Khalifa, écrite, orale ou de quelque nature que ce soit « .
Non dénonciation de crime
Un autre accusé est appelé à la barre. L’ancien chef de Département des affaires juridiques et du contentieux de Khalifa Bank est poursuivi pour non dénonciation de crime. M. Laouèche Boualem a rejoint Khalifa Bank en 2002. Cet ancien cadre de la Banque Nationale d’Algérie (BNA) avait été chargé par l’ancien ministre des finances M. Djellab, alors administrateur de la banque, de déposer plainte contre Akli Youssef, ancien directeur de la Caisse centrale de la Banque Khalifa et son adjoint M. Chebli, et une autre contre les agences d’El Harrach, des Abattoirs de Hussein Dey et celle d’Oran, après la découverte de trous de caisse de 3.2 milliards de dinars.
Ces responsables au sein de la banque étaient auditionnés par l’accusé qui s’est aperçu de pratiques illégales de retraits massifs de grandes sommes d’argent sans traçabilité bancaire, faits sous les ordres du PDG du groupe Abdelmoumene Khalifa et de ses proches collaborateurs. Qu’avez vous constaté lors de vos auditions? Lui demande le juge Antar Menouar. « J’ai découvert ce que vous avez lu dans l’arrêt de renvoi M. le juge », répond-il.
N’ayez pas peur !
« Qu’est-ce qui est écrit, dites-le ! C’est une séance plénière et tout le monde doit savoir. Ce n’est pas un tabou. Aidez la justice : Nommez les choses avec leurs noms et n’ayez pas peur ! », exhorte le président du tribunal criminel. M. Laouèche reste évasif. Puis au juge de l’interroger: « Pourquoi vous n’avez pas déposé plainte contre ces agissements criminels? ».
» J’ai déposé plainte M. le président, et j’étais même le premier à le faire », s’est-il défendu. « Mais vous l’avez fait trois mois après l’éclatement de l’affaire et la décision de la liquidation de la banque », poursuit M. Antar Menouar. « Tout le monde était au courant de ces pratiques M. le président: Inspecteurs, Administrateurs, collègues… Pourquoi est-ce que ce serait moi qui dénonce le premier M. le président ».