Le gazoduc GK3 devant exporter du gaz vers l’Italie est un gazoduc algéro-italien qui ne pouvait qu’être remporté par Saipem, pour sa stratégie, ses compétences et ses connaissances, sans recourt à une quelconque corruption ou majoration, estiment les avocats de l’entreprise italienne.
Les avocats de l’entreprise italienne Saipem Contracting Algérie, Me Ladoul et Bachi ont réclamé ce dimanche au tribunal criminel près la Cour d’Alger, la main levée sur la saisie des fonds bloqués depuis 2009. « Le gel des comptes bancaires des projet MLE Menzel Ledjmet Est (MLE) et GK3 de Saipem par ordre de la police judicaire deux mois après le déclenchement de l’affaire en 2009- au moment où Saipem n’était pas encore mise en cause- constitue une violation flagrante des procédures judiciaires », s’indigne Me Bachi Mohamed, en demandant la levée immédiate de la saisie des fonds de son mandant. Créée en 2004, Saipem Contracting Algérie encourt le paiement d’une amende de 5 millions de dinars, la saisie de tous ses biens et ses avoirs et le non rapatriement des dividendes, requis à son encontre le 17 janvier, par le Ministère public. Cette filiale d’ENI est accusée d’avoir obtenu le marché de la réalisation du projet GK3 en 2009, à des prix dépassant de 118% son budget prévisionnel et 68% les prix dans le marché mondial.
Les études sérieuses trouvent inappropriée la comparaison entre les projets
Me Ladoul Fatima, deuxième avocate de Saipem Contracting Algérie, arbore un rapport annuel du bureau d’étude britannique Oil and Gaz, selon lequel les prix des projets varient en fonction de leurs spécificités géographiques et stratégiques, la disponibilité des ressources, les contraintes logistiques, etc. « Les études sérieuses démontrent qu’il est inapproprié de faire l’analyse d’un projet en le comparant à un autre. Les accusations prononcées par le représentant du Ministère public ne tiennent leurs solidités que des déclarations et affirmations contradictoires des personnes auditionnées. Aucune expertise sérieuse n’a été faite pour étayer ou démentir la thèse de majoration des prix », expose Me Ladoul. Et d’ajouter : « Cette affaire a été enclenchée en 2009, et si Sonatrach avait enregistré des anomalies ou des dépassements à l’époque, elle aurait pu annuler les contrats de Saipem, au lieu d’émettre des missives insistant sur l’accélération des travaux ». L’avocate de Saipem dit ensuite au jury que son entreprise qui réalise des projets partout dans le monde et qui existe en Algérie depuis les années 60’ n’a pas besoin de recourir à la corruption pour obtenir un marché en Algérie.
Saipem été la mieux placée pour réaliser un gazoduc algéro-italien
« Il est impossible qu’il y ait eu majoration des prix dans le contrat de GK3, car cela s’est passé avec le propre gré de Sonatrach et personne ne lui a forcé la main », soulève au tribunal criminel Me Mohamed Bachi, en réfutant toute opération de surfacturation dont serait l’auteur son mandant. « Saipem Algérie était la mieux placée pour remporter la réalisation d’un projet algéro-italien dont la finalité était l’exportation du gaz vers l’Italie via la Sardaigne. Le projet Galsi en l’occurrence. Avec ses compétences, ses connaissances des deux marchés et ses expériences en Algérie, elle se présentait comme le candidat privilégié pour décrocher ce marché », a-t-il exposé en rappelant que Saipem n’a jusqu’à aujourd’hui pas touché l’argent de ce dit contrat et que les travaux entamés, ont été réalisés par des fonds en provenance d’Italie.