Environ 1.120 combattants marocains et 2.000 autres originaires du pays sont actuellement dans les rangs de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Selon le ministre marocain de l’intérieur Mohamed Hassad, la menace d’attentats terroristes contre le royaume est réelle.
Devant le parlement mardi, il a en fait précisé un peu plus la nature de la menace terroriste qu’il avait évoquée jeudi dernier en conseil des ministres. « Un total de 1.122 marocains sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d’autres ressortissants européens d’origine marocaine dont le nombre est estimé à 2.000 personnes », a-t-il affirmé, précisant que 128 Marocains ont fait l’objet d’enquêtes dès leur retour au Maroc. Pour le ministre marocain de l’intérieur, qui a annoncé la semaine dernière des mesures draconiennes de prévention d’actes terroristes, ces »combattants » marocains occupaient des postes de commandement au sein de l’EIIL, qu’ils ont rejoint »non seulement pour combattre à ses côtés, mais également pour recevoir des entraînements en vue de mener des attaques contre le royaume ». »Ces Marocains embrigadés acceptent de commettre des attentats suicide », a-t-il dit, avant de faire état »d’une coordination entre l’EIIL, et d’autres organisations extrémistes actives dans la zone du Sahel et d’Afrique du Nord pour désigner les parties chargées d’exécuter le plan terroriste contre le Maroc ». « Le plan terroriste contre le Maroc cible des intérêts et des personnalités publiques », a-t-il dit affirmant que « nous disposons d’une liste des personnalités visées ».
Cellules terroristes démantelées
Selon le ministère de l’Intérieur, ces combattants, anciens d’Al Qaida, « étaient déterminés à retourner au Maroc » pour « l’exécution d’agressions terroristes ». Devant le risque potentiel d’attentats terroristes durant le mois de Ramadhan, le ministre de l’Intérieur marocain avait annoncé la semaine dernière un renforcement des mesures de sécurité pour parer à « une sérieuse menace terroriste ». Il existe « une sérieuse menace d’une attaque terroriste dirigée contre le royaume en raison de l’augmentation du nombre de Marocains appartenant à des organisations extrémistes en Syrie et en Irak », avait affirmé Hassad jeudi dernier en Conseil des ministres. Le Maroc avait annoncé le démantèlement entre les mois de juin et juillet, de plusieurs cellules terroristes. Des »actions ont été prises pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens », ainsi que celle des « secteurs publics stratégiques », sans porter atteinte à l’activité économique, a rassuré le ministre marocain. Depuis pratiquement 2003, plusieurs centaines de marocains, soupçonnées d’appartenance à des groupes terroristes ont été arrêtés, torturés, jugés sommairement et emprisonnés. Le terrorisme au Maroc est apparu en 2003 lorsque des kamikazes s’étaient fait exploser dans plusieurs lieux publics le 16 mai de la même année à Casablanca, faisant 40 morts.