Les Investissements Directs Etrangers (IDE) captés par l’Algérie en 2020 affichent une baisse de 19%, équivalant à seulement 1,1 milliards de dollars de flux entrant, a indiqué le dernier rapport de la Cnuced sur les IDE dans le monde, publié le 21 juin.
Une moisson plutôt faible compte tenu des ambition affichées par l’Algérie en matière d’attractivité économique, d’autant plus que le pays cherche, tant bien que mal, à s’ouvrir à l’investissement étranger notamment dans le secteur hors-hydrocarbures, sans pour autant arriver à convaincre les bailleurs de fonds. La faute, entre autres, à un climat des affaires jugé trop instable. D’après les données de la Banque Mondiale, l’Algérie pointe au 157e rang du classement doing business, derrière l’Égypte (114e), l’Iran (127e) la Tunisie (78e) et le Maroc (53e).
Selon le rapport IDE de la Cnuced, les entrées étant principalement dirigées vers le secteur des ressources naturelles. « En 2020, l’Algérie a levé les restrictions qui plafonnaient la propriété étrangère à 49 %, sauf dans le commerce de détail et dans les secteurs stratégiques, dont les infrastructures et la transformation des ressources naturelles », détaille le rapport, qui ajoute : « Bien que cela puisse encourager la diversification des IDE, l’impact peut n’apparaître qu’après une reprise plus large des investissements étrangers ».
Le Tunisie et le Maroc ne font pas mieux
Même constat pour la Tunisie, qui voit ses revenus extérieurs fondre comme neige au soleil en 2020. En effet, les flux entrants sont tombés à 652 millions de dollars contre 845 millions de dollars en 2019, soit une baisse de 23 %. Le secteur manufacturier a attiré le plus d’IDE (54%), suivi de l’énergie (33%). Le plus grand impact de la pandémie sur l’investissement a été dans le secteur des services, où l’IDE a diminué de 44%, ce qui laisse sa part du total des flux d’IDE en Tunisie à seulement 9% en 2020.
Par ailleurs, les flux vers le Maroc sont restés quasiment inchangés à 1,8 milliard de dollars. « Le profil des IDE du Maroc est relativement diversifié, avec une présence établie de certains grandes multinationales dans les industries manufacturières, notamment l’automobile, l’aérospatiale et le textile », note le rapport. Selon le même organisme, l’engagement à long terme de ces entreprises dans le pays, conjugué à un afflux régulier de extraction de phosphate – le Maroc détient les plus grandes réserves – reste mitigé avec une baisse d’investissements transfrontaliers malgré la crise mondiale.
Le continent africain est entré en récession pour la première fois depuis 25 ans !
Au niveau continental, l’investissement étranger direct a diminué de 16 % en 2020, à 40 milliards de dollars, selon les données fournies par la Cnuced. La pandémie de COVID-19 a continué d’avoir un impact négatif persistant et multiforme sur les investissements transfrontaliers aux niveaux mondial et régional.
La baisse en Afrique, supérieure à la baisse de la moyenne des pays en développement, vient s’ajouter à une tendance à la stagnation existante, les IDE sur le continent étant restés quasiment inchangés en 2019 par rapport à 2018. Le continent est entré dans sa première récession en 25 ans ; le ralentissement économique et la mobilité les restrictions ont pesé lourdement sur les indicateurs d’investissement. Annonces de projets greenfield, une indication du sentiment des investisseurs et des tendances futures de l’IDE, a chuté de 62% pour 29 milliards de dollars, tandis que le financement de projets internationaux, particulièrement pertinent pour les grandes infrastructures, a chuté de 74%, soit à 32 milliards de dollars.