Programmée pour une période transitoire de 5 ans, la loi sur le financement non-conventionnel est valable jusqu’en 2022.
Dans un communiqué officiel publié récemment en réponse à la proposition du FCE (Forum des Chefs d’Entreprises) et de certains parlementaires, d’aller de nouveau vers le financement non-conventionnel pour financer les mesures de lutte contre la pandémie du Covid-19 et par la même occasion, réduire le déficit de la balance des paiements et la baisse des réserves de change, le président du Club Economique Algérien (CEA), Said Mansour, estime qu’il serait plus judicieux d’intégrer la manne financière qui échappe au circuit officiel depuis des années à l’économie nationale. Elle s’élèverait à quelque 9000 milliards de dinars selon les estimations du CEA.
Le président du CEA explique que les conséquences de la « planche à billet » seront lourdes pour l’économie algérienne à court terme, car cela impliquera inéluctablement un effet de « retour de flammes », qui se traduira par la hausse de l’inflation et la dévaluation de la monnaie. Cela ne manquera pas d’impacter le pouvoir d’achat des ménages, jugé trop faible par pas mal d’experts. « Il est temps de prendre une décision courageuse pour bancariser cette gigantesque manne financière. Cela pourrait également passer par le système de la finance islamique.» A-t-il proposé.
De son côté, le député et membre de la commission des finances et du budget à l’Assemblée Populaire Nationale (APN), AHmed Zaghdar, appelle également à la récupération immédiate de l’argent circulant dans le « marché noir » et qu’il estime à quelque 50 milliards de dollars, répartis entre l’épargne et le commerce non déclaré.
Pour sa part, et moins d’un an après que le gouvernement l’ait abandonné, le FCE appelle au recours à cette forme de financement non-conventionnel pour endiguer les pertes et déficits causés à la fois par la crise sanitaire et la baisse des revenus des hydrocarbures. L’organisation patronale suggère, entre autres, d’utiliser l’argent généré dans la rémunération des salariés qui sont au chômage technique.
A noter que l’expression « planche à billet » ou « assouplissement quantitatif », plus techniquement dit, désigne un mécanisme de création monétaire par le biais d’un organisme central, en l’occurrence, la Banque d’Algérie. La décision de créer (virtuellement) de l’argent, avait été prise en 2017 par le gouvernement Ouyahia, afin de faire face au déficit budgétaire qui courait à l’époque. Pour rappel, le montant des crédits accordés au Trésor public avait atteint au 31 janvier 2019 le montant de 6556 milliards de dinars, selon les chiffres révélés par Ahmed Ouyahia. Programmée pour une période transitoire de 5 ans, la loi sur le financement non-conventionnel est valable jusqu’en 2022.